LETTRE LXXXV LA MARQUISE DE MERTEUIL AU VICOMTE DE VALMONTEnfin vous serez tranquille et surtout vous me rendrez justice. Écoutez, et ne me confondez plus avec les autres femmes. J'ai mis à fin mon aventure avec Prévan ; à fin ! entendez-vous bien ce que cela veut dire ? À présent vous allez juger qui de lui ou de moi pourra se vanter. Le récit ne sera pas si plaisant que l'action : aussi ne serait-il pas juste que, tandis que vous n'avez fait que raisonner bien ou mal sur cette affaire, il vous en revînt autant de plaisir qu'à moi, qui y donnais mon temps et ma peine. Cependant, si vous avez quelque grand coup à faire, si vous devez tenter quelque entreprise où ce rival dangereux vous paraisse à craindre, arrivez. Il vous laisse le champ libre, au moins pour quelque temps ; peut-être mê