Sophia
J’ignore combien de temps j’ai marché dans les bois. Au début j’ai couru. Puis j’ai trébuché dans les broussailles et je me suis empêtrée dans cette fichue robe. Personne n’ayant l’air de me suivre, j’ai ralenti. Mon point de côté ne me quitte pas, il est vrai que je fais rarement du sport. Il y a des animaux partout. Je les entends, certains détalent.
La forêt est si dense que la lumière du soleil n’y pénètre pas. Des soleils ? Combien de soleils sur Viken ? Il ne fait pas froid, je transpire dans ma robe épaisse. Je m’agenouille près d’un ruisseau, prends de l’eau au creux de mes mains et bois. Je risque de choper un parasite mais au moins, je ne mourrai pas de soif. Dieu merci, l’eau a goût... d’eau. Ma robe trempée au niveau des genoux me colle aux jambes, elle pèse lourd.
Je
