Chapitre XV Le lendemain, en effet, M. Durand reprit la conversation. Il était revenu des champs de meilleure heure qu’à l’ordinaire. Le soleil était encore à l’horizon. Blanche était assise sur un banc dans le petit jardin potager qui se trouvait derrière la ferme. C’était une belle soirée de la fin d’octobre ; l’air était encore doux, le ciel pur, et si on n’avait vu monter du sol ce brouillard blanchâtre qui, au coucher du soleil, indique l’approche de l’hiver, on aurait pu se croire encore en été. M. Durand vint s’asseoir auprès de sa fille et mit un b****r sur son col blanc, long et flexible comme celui d’un cygne. – Pauvre chère petite ! dit-il. Blanche l’embrassa. – Pourquoi me plains tu, petit père, dit-elle, ne suis-je pas heureuse avec toi ? – Oui, ma pauvre enfant, mai