Depuis qu’elle avait rejoint l’entreprise de son père, Clara sentait peu à peu un sentiment d’accomplissement grandir en elle. Ses journées étaient rythmées par des réunions, des décisions importantes et des projets de grande envergure, tous liés aux innovations écologiques qu’elle avait toujours rêvé de défendre. Sa relation avec M. Solaris, qui autrefois lui paraissait si intimidante, s’était adoucie, et elle commençait à le voir sous un jour nouveau, non seulement comme un mentor, mais aussi comme un père attentionné.
Un matin, alors qu’elle venait de finir une réunion avec son équipe, M. Solaris l’appela dans son bureau.
— Clara, j’aimerais qu’on prenne le temps de déjeuner ensemble aujourd’hui. Tu me rejoindras dans le salon privé ? demanda-t-il avec un sourire bienveillant.
Clara acquiesça, ravie de cette proposition. Elle aimait ces moments avec son père, où ils pouvaient se parler en toute franchise, loin des dossiers et de l’effervescence de l’entreprise. Elle se sentait peu à peu chez elle dans cet environnement, et la confiance que M. Solaris lui accordait renforçait encore ce sentiment d’appartenance.
Lorsqu’elle rejoignit son père, elle fut surprise de trouver Élisa, Raphaëlle, et Amélie déjà installées autour de la table, souriantes. Clara sentit une chaleur l’envahir en les voyant toutes là, réunies. Ce déjeuner n’était pas qu’une rencontre professionnelle, mais un véritable moment familial.
— Papa nous a toutes invitées, sourit Amélie en tapotant la chaise libre à côté d’elle pour que Clara s’installe.
Elles commencèrent le repas en partageant des anecdotes légères, tandis que M. Solaris les écoutait, le visage empreint de tendresse. Il se rendait compte combien ce moment était précieux, et Clara, elle, savourait chaque instant. Elle ressentait une connexion profonde avec ses sœurs, une fraternité qui s’épanouissait malgré les années passées loin les unes des autres.
Au milieu du repas, M. Solaris posa son verre et se tourna vers Clara avec un regard empreint de fierté.
— Je voulais te dire à quel point je suis fier de toi, Clara. Tu as su trouver ta place dans l’entreprise et montrer que tu as une véritable passion pour ce que tu fais.
Clara sentit ses joues s’empourprer sous le compliment.
— Merci, papa… Je veux vraiment être à la hauteur de tes attentes.
Élisa prit la parole, son regard taquin.
— En parlant de hauteur, tu travailles tellement qu’on a du mal à te voir en dehors du bureau ! Tu devrais prendre un peu de temps pour respirer aussi, tu sais.
Clara rit, reconnaissante de l’attention de sa sœur. Elle savait qu’elle s’investissait à fond dans son poste, mais elle avait aussi conscience de l’importance de ces instants partagés en famille.
Après le déjeuner, M. Solaris les invita à passer un moment dans une salle de détente, où de vieux albums photos et des souvenirs de leur enfance étaient exposés. Clara, qui connaissait si peu cette partie de sa vie, se sentit submergée par l’émotion en découvrant ces images de ses sœurs et de son père, souriants, jeunes, dans des moments heureux.
Amélie lui tendit une photo d’eux, enfant, riant dans un parc. Clara contempla cette image en silence, touchée par la chaleur de ces souvenirs qu’elle n’avait jamais vécus mais auxquels elle se sentait pourtant liée.
— C’est étrange, mais j’ai l’impression d’avoir toujours été avec vous, dit Clara, la voix un peu tremblante. Comme si, malgré les années, on avait toujours été connectées.
Raphaëlle lui sourit, posant une main douce sur son épaule.
— Tu fais partie de cette famille, Clara, depuis le début. On a peut-être été séparées un moment, mais rien n’a brisé ce lien. C’est ce qui est beau avec la famille.
M. Solaris les observait avec un sourire mélancolique, visiblement ému par la scène. Il se tourna vers Clara, les yeux pleins de douceur.
— Je sais que tout n’a pas été simple pour toi, Clara. Mais tu as surmonté tant d’épreuves. Je suis heureux de te voir aujourd’hui avec nous, épanouie et prête à avancer avec ta famille.
Clara sentit une vague de reconnaissance l’envahir. Elle se sentait enfin à sa place, entourée de ses sœurs et de son père, et elle prit un instant pour savourer la chaleur de ce moment.
En fin d’après-midi, après que M. Solaris les ait laissées pour retourner à ses affaires, Clara et ses sœurs restèrent un peu ensemble, discutant et partageant des souvenirs. Les conversations dérivèrent vers des sujets plus personnels, et Amélie se confia sur les défis qu’elle avait rencontrés dans sa propre vie professionnelle, tandis que Raphaëlle parla des voyages qu’elle rêvait d’entreprendre.
— Et toi, Clara, qu’est-ce qui te fait rêver ? demanda Élisa, curieuse.
Clara prit un instant pour réfléchir, songeuse.
— Je crois que ce que je veux, c’est juste… être utile. J’aime ce que je fais dans l’entreprise, et savoir que je contribue à quelque chose de plus grand que moi. Mais, pour être honnête, mon plus grand rêve, c’est aussi de bâtir quelque chose de solide avec Petter.
Ses sœurs échangèrent un sourire complice, chacune sachant combien Clara tenait à Petter, malgré les hauts et les bas de leur relation. Raphaëlle posa une main sur la sienne, son regard plein de bienveillance.
— C’est un rêve magnifique, Clara. Et je suis sûre que, quoi qu’il arrive, on sera toujours là pour toi.
Ces mots réchauffèrent le cœur de Clara. Elle savait que, malgré les défis qu’elle rencontrait dans sa relation avec Petter, sa famille était devenue un pilier sur lequel elle pouvait s’appuyer.
En rentrant chez elle ce soir-là, Clara se sentait apaisée, comme si elle avait trouvé une partie d’elle-même dans ces échanges avec sa famille. Elle pensait aux paroles de son père et à celles de ses sœurs, se rappelant combien ces liens étaient précieux.
Elle retrouva Petter, plongé dans un livre sur le canapé. Lorsqu’il leva les yeux vers elle, il sourit, bien que Clara sentit une pointe de mélancolie dans son regard.
— Tu as passé une bonne journée ? demanda-t-il en posant son livre.
Clara s’assit près de lui, le cœur léger.
— Oui, c’était merveilleux. J’ai passé du temps avec mes sœurs et mon père. On a parlé, on a partagé des souvenirs… C’était un moment incroyable.
Petter lui sourit, mais Clara remarqua qu’il semblait ailleurs, peut-être même un peu triste. Elle posa une main douce sur son épaule, cherchant à le ramener à l’instant présent.
— Tu sais, Petter, je me rends compte que rien n’est plus important que de se sentir connecté aux gens qu’on aime. Et je veux qu’on prenne le temps de cultiver ça, tous les deux. Je ne veux pas que mon travail ou mes nouvelles responsabilités créent une distance entre nous.
Petter lui rendit un sourire sincère, touché par ses paroles.
— Moi non plus, Clara. Et je suis heureux pour toi, vraiment. Tu mérites de vivre ces moments avec ta famille.
Ils restèrent ainsi un moment, blottis l’un contre l’autre, savourant cette complicité retrouvée. Clara, apaisée par la journée, se sentait enfin en harmonie avec sa vie et ceux qui l’entouraient. Quant à Petter, il profitait de cet instant avec elle, même si une part de lui restait tourmentée, conscient que la vérité sur son passé menaçait de bouleverser cet équilibre fragile.