XLVe nuit Le jour suivant, Scheherazade, pour satisfaire sa sœur, fort curieuse de savoir comment le génie traita le prince, se mit à raconter de cette sorte l’histoire du second kalender : « Madame, dit-il à Zobéide, le génie, m’ayant fait cette question, ne me donna pas le temps de lui répondre, et je ne l’aurais pu faire, tant sa présence affreuse m’avait mis hors de moi-même. Il me prit par le milieu du corps, me traîna hors de la chambre, et, s’élançant dans l’air, m’enleva jusqu’au ciel avec tant de force et de vitesse, que je m’aperçus plutôt que j’étais monté si haut, que du chemin qu’il m’avait fait faire en peu de moments. Il fondit de même vers la terre, et, l’ayant fait, entrouvrir en frappant du pied, il s’y enfonça, et aussitôt je me trouvai dans le palais enchanté, devant