Depuis quarante-huit heures, le capitaine retournait cette question sous toutes ses faces, sans aboutir à aucune solution satisfaisante. S’il avait été le maître, plutôt que de se résigner à de nouveaux geôliers, il se serait lancé droit devant lui jusqu’à épuisement de son charbon et de toutes les parties combustibles du bâtiment. On aurait vu alors lequel avait les soutes les plus vastes ! Par malheur, maître, il ne l’était qu’à demi, et à la seule condition qu’il conduirait le Seamew dans la maudite rade de Funchal, capitale de Madère. Aussi enrageait-il perpétuellement. Il lui fallut bien prendre un parti quand, le 28 mai vers dix heures du matin, la cime de Porto-Santo commença à mordre l’horizon. Le pauvre capitaine dut se résigner à en référer à Thompson et, s’il avait l’oreille ba