Ma sépulture inspirait plus de vénération que jamais aux habitants des campagnes et, chaque jour, les jeunes mères me présentaient leurs nourrissons qu’elles soulevaient, nus, entre leurs bras. Lorsque les fils de Saint François vinrent s’établir dans la contrée et firent bâtir un monastère au flanc de la colline, ils demandèrent au seigneur évêque qu’il leur permît de transporter et de garder mon tombeau dans l’église conventuelle. Cette faveur leur fut accordée, et je fus transféré en grande pompe dans la chapelle de San Michele, où je repose encore. Ma famille rustique y fut portée avec moi. C’était beaucoup d’honneur ; mais j’avoue que je regrettai le grand chemin où je voyais passer à l’aube les paysannes portant sur leur tête une corbeille de raisins, de figues et d’aubergines. Le te