III Le docteur séraphique Fra Giovanni n’était point avancé dans la connaissance des lettres, et il se réjouissait de son ignorance comme d’une source abondante d’humiliations. Mais, ayant vu, dans le couvent de Sainte-Marie-des-Anges, plusieurs docteurs en théologie méditer sur les perfections de la Très Sainte-Trinité et sur les mystères de la Passion, il douta s’ils n’avaient pas plus que lui l’amour de Dieu, par l’effet d’une plus grande connaissance. Il fut contristé dans son âme, et, pour la première fois, il tomba dans la tristesse. Et ce sentiment était contraire à son état. Car la joie est la part des pauvres. Il résolut de porter son inquiétude au général de l’Ordre, afin de s’en délivrer comme d’un fardeau inique. Or, Giovanni di Fidanza était alors général de l’Ordre. Dan