Dans la société viennoise, on ne s’abordait plus sans se dire : – Le commandant a-t-il fait sa demande ? – À quand le mariage ? – Mademoiselle Judith de Clarande était un peu pâle, hier… – Ah ! vous savez…, l’émotion… – Cela fera un couple superbe. – Mais enfin, qu’attendent-ils ? Vainement, bien vainement, madame veuve Myonnet avait espéré l’exécution de la promesse du commandant Adalbert de Poitevy, de venir lui présenter ses hommages à l’occasion du terme. Deux fins de mois s’étaient écoulées déjà, et le commandant, absorbé par des préoccupations d’une tout autre nature, s’était contenté d’envoyer son ordonnance avec un mot d’excuse banale et la somme due à sa propriétaire. L’arrivée de cette modique somme, ainsi présentée, exaspérait la veuve du fabricant de draps. Elle se so