Brisée : Reconquérir son cœur

Chapitre 2

En se penchant sur sa bicyclette, Raya se répéta, d'un ton découragé : Eh bien, Raya, tu vas manquer le contrôle de ce matin.

Sa voix était teintée d'inquiétude alors qu'elle observait les dégâts, un mélange de frustration et de stress l'envahissant. Elle savait qu'elle devait agir vite, mais l'idée de rater son évaluation l'angoissait encore plus. Elle n'avait pas d'amis qui vivaient dans le même quartier qu'elle. Cependant, il y a deux jours, elle a réussi à se faire une nouvelle amie, la seule qu'elle ait pour l'instant. Cette fille est la fille d'une grande personnalité de la ville et, de plus, elle habite à l'autre bout du lycée, sur un axe complètement différent. En réalisant qu'elle allait probablement rater le contrôle du matin, elle a laissé échapper un cri de frustration.

Elle ne pourrait pas rentrer chez elle, car cela ne serait pas pratique pour elle. Face à cette situation, elle prit la décision de simplement avancer et de pousser un peu les choses, espérant peut-être qu'elle croiserait un endroit où elle pourrait réparer ses soucis et poursuivre son chemin.

En marchant, elle n'avait guère d'espoir de recevoir de l'aide, le temps jouant contre elle puisqu'il ne restait plus que trente minutes avant le début des cours. Perdue dans ses pensées, elle réfléchissait à ses options et à la manière dont elle allait gérer cette journée déjà bien compliquée. C'est alors qu'elle entendit le puissant klaxon d'une voiture qui s'approchait. Elle leva les yeux et vit une Lamborghini rouge s'arrêter juste devant elle, attirant son attention et interrompant le fil de ses réflexions.

Elle souhaitait l'éviter afin de poursuivre sa marche tranquille, lorsqu'elle entendit une voix à la fois rauque et séduisante, prononçant son prénom avec une intonation qui la fit frémir.

Raya !

Surprise, elle se retourna brusquement, ne s'attendant pas à ce qu'on l'appelle de cette manière. Dans cette ville où ils vivaient, rares étaient ceux issus des classes privilégiées qui connaissaient son existence, elle se demanda alors qui pouvait bien se cacher derrière cette voix.

Intriguée et un peu méfiante, elle décida de s'arrêter afin d'examiner la situation de plus près. C'est alors que la vitre de la voiture s'abaissa complètement, révélant le visage d'un jeune homme d'une beauté à couper le souffle. Ses traits étaient impeccables, et sa chevelure, légèrement ébouriffée et tombante sur son front, lui conférait un air à la fois rebelle et artistique, semblable à une œuvre sculpturale soigneusement taillée dans un marbre précieux.

Le coeur de Raya augmenta sa fréquence, elle ne s'attendait pas à ce que le mec le plus influent du lycée connaisse son nom.

Grégory Fieber sortit de sa voiture et se dirigea vers elle avec assurance.

— Bonjour, je m'appelle Grégory Fieber. Je remarque que tu sembles rencontrer un problème, lança-t-il en lui tendant la main tout en arborant l’un de ses sourires les plus captivants.

Le visage délicat de Raya était devenu écarlate, semblable à une tomate bien mûre, car ce jeune homme dégageait un romantisme indéniable. Elle nourrissait une première impression d'arrogance et de manipulation à son égard, mais le simple fait qu'il ait pris le temps de s'arrêter et de lui offrir une aide, accompagné d'un sourire chaleureux, eut un impact profond sur son cœur. Un doux frisson parcourut son échine.

— Je... Je m'appelle Raya », réussit-elle finalement à articuler, sa voix tremblotante trahissant son émoi.

— Je sais. Tu vas être en retard si tu continues à pousser ta bicyclette, laisse-moi te déposer, lui proposa-t-il avec insistance.

— Ce n'est pas nécessaire, je partirai tout de suite, répondit-elle.

— Raya, arrête de perdre du temps, tu veux vraiment rater le contrôle qui a lieu ce matin ?

Raya resta figée, abasourdie par sa remarque. Comment pouvait-il savoir qu'elle avait un contrôle ce matin alors qu'il était en terminale ?

Pour ne pas prolonger cette situation, Grégory décida d'agir vite. Il prit la bicyclette et la souleva pour la placer dans le coffre de sa voiture. Ensuite, il ouvrit la portière, faisant un geste amical pour inviter Raya à monter à bord.

La jeune fille était en proie à une immense excitation, persuadée qu'elle se trouvait dans un rêve. Elle allait s'installer dans la voiture du garçon le plus populaire et désiré du lycée, un fait qui la remplissait d'une joie indescriptible. Son cœur battait à tout rompre alors qu’elle observait la scène se dérouler devant elle, mais une pointe d'hésitation l'envahit.

Percevant son indécision, Gregory s'approcha avec assurance. Avec douceur, il lui prit le bras pour l'encourager et l'accompagna vers la magnifique voiture, une Lamborghini rutilante qui ne demandait qu'à être admirée. Raua, quant à elle, s'adonnait à une prière silencieuse dans son cœur, espérant que si tout cela n'était qu'un rêve, elle ne se réveillerait jamais. C’était la première fois qu'elle avait l'occasion de monter dans une voiture aussi luxueuse, et, en plus de cela, de partager cet instant avec le « petit dieu » du lycée, ce garçon dont toutes les camarades de classe rêvaient.

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, s’émerveillant de cette situation incroyable, Gregory lui lança une question qui la fit sortir de sa rêverie.

— Es-tu toujours aussi timide ? demanda-t-il avec un sourire invitant, la faisant revenir à la réalité.

— Oui… Non… Quoi ? Rania ressentait une profonde gêne, incapable de saisir ce qu’il venait de lui demander. Sa confusion était telle qu’elle se mit à vouloir disparaître, les joues en feu.

— Laisse tomber, lança-t-il finalement, avec un sourire amusé, observant la mine brouillée de compréhension de la jeune fille à ses côtés.

— Allume la clim, Ted, ordonna-t-il d’un ton décontracté à son chauffeur, une silhouette discrète et attent attentive à ses moindres souhaits.

Raya, bien que perplexe, ressentit un soulagement intérieur à l’idée qu’une brise fraîche allait bientôt l’accueillir. Depuis le début de leur trajet, elle avait été en proie à la chaleur écrasante, et la sueur perlait déjà sur son front.

Après quelques minutes, la voiture emprunta le chemin qui menait au grand parking du lycée. Les imposants bâtiments se dressaient devant eux, et Raya semblait enfin sortir de sa torpeur, prête à affronter sa journée scolaire.

Grégory attirait toujours l'attention de nombreuses admiratrices qui l'attendaient avec impatience chaque fois qu'il sortait de sa voiture. Une dizaine de jeunes filles se tenaient en file, les mains tendues vers lui, espérant ardemment qu'il les toucherait ne serait-ce qu'un instant. Cependant, ce jour-là, tout était différent. À la place de faire une apparition tranquille comme à son habitude, il est sorti de la voiture en compagnie de Raya.