– Et depuis ce temps-là vous me veillez chaque nuit, mes enfants ? – Ça, c’est vrai, dit Pierre, nous ne nous sommes guère couchés que le jour depuis votre maladie. – Vous recevrez la récompense de ce zèle, repartit Luizzi, soit que je guérisse, soit que je succombe, car je me sens bien faible. – J’ai été chercher des sangsues ; si Monsieur en veut, ça le remettra peut-être ? – Je crois que c’est inutile, dit Luizzi. Je voudrais avant toutes choses pouvoir écrire un mot à mon notaire. Les domestiques se regardèrent. – Je ne crains pas la mort, reprit Luizzi : mais enfin on ne sait pas ce qui peut arriver, et il est nécessaire que je mette un peu d’ordre dans mes affaires. Je ne vous oublierai pas, mes enfants, je ne vous oublierai pas. La ruse de Luizzi eut tout le succès possible,