III - L’Euphorbe-4

3016 Words

La voix faisait entendre un appel rapide, un chuchotement léger : – Hélène ! Hélène ! viens te baigner avec moi ! viens vite ! Une femme, dont la bouche effleurait l’oreille du moine, répondit : – Ami, je ne puis me lever : un homme est couché sur moi. Tout à coup, Paphnuce s’aperçut que sa joue reposait sur le sein d’une femme. Il reconnut la joueuse de théorbe qui, dégagée à demi, soulevait sa poitrine. Alors il étreignit désespérément cette fleur de chair tiède et parfumée et, consumé du désir de la damnation il cria : – Reste, reste, mon ciel ! Mais elle était déjà debout, sur le seuil. Elle riait, et les rayons de la lune argentaient son sourire. – À quoi bon rester ? disait-elle. L’ombre d’une ombre suffit à un amoureux doué d’une si vive imagination. D’ailleurs, tu as péché.

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