CHAPITRE SEPT Sélène Le lendemain, alors que je cours sous ma forme de louve, reniflant le sentier d’un lapin, quelque chose passe au-dessus de ma tête. Un morceau de papier qui vole au vent. Je le coince sous ma patte. Tout mon corps se raidit. Il s’agit de la photocopie d’une vieille photo. Bien qu’elle soit ternie, les lignes de l’image se distinguent encore. Ma louve geint alors que je m’accroupis derrière le cactus. Même si je sais ce que le cliché représente, je ne peux me retenir de l’étaler pour l’examiner de plus près. Je l’ai vu un millier de fois. Xavier l’avait accroché sur le mur de la gym où j’ai appris à me battre. J’affrontais des adversaires cagoulés jusqu’à ce que mes muscles hurlent, et quand je m’effondrais — je finissais toujours par le faire —, je regardais la photo