CHAPITRE III JUSTE A TEMPS Les prisonniers surent bientôt comment ils devaient mourir. Le chef voulait évidemment essayer sur eux sa nouvelle arme, le rifle de Willem. C’était sans doute pour s’étudier à se servir de cette arme, que les sauvages avaient retardé si longtemps l’heure de la vengeance. Les liens qui attachaient Hendrick avaient été serrés plus fortement qu’il n’était utile ; les lanières fraîches, en séchant au soleil ardent, s’étaient encore rétrécies. Par suite, ses mains meurtries s’étaient enflées, et le malheureux souffrait beaucoup plus que les autres. Ce n’était pas sa seule douleur. Leur mort paraissait devenue inévitable, et l’esprit d’Hendrick, susceptible de fortes émotions, était cruellement affecté : il craignait la mort, non par un sentiment bas, celui de la