Troisième lettre de l’hirondelleHistoire d’un nid de Rouges-Gorges Le hasard le plus heureux vient de me faire rencontrer, ma bonne amie, un Pigeon rempli de complaisance, qui a bien voulu retarder un moment son départ, afin de se charger de ma lettre. Il est porteur de dépêches importantes, et me semble mériter la confiance qu’on lui accorde. Tandis qu’il explore les environs charmants du gîte où je me suis arrêtée cette nuit, et où je reste ce matin pour vous écrire, je m’empresse de vous mettre un peu au courant de ma vie, de mes sensations, et des évènements, heureusement fort rares, de mon voyage. Je garde cependant en moi, pour un autre temps, la poésie qui voudrait déborder, et qui s’inspire de cette belle nature qui m’entoure, de cette indépendance dont je jouis ; si je me laissai