Première lettre de l’hirondelleEnfin, me voilà libre, chère amie, et je vole de mes propres ailes. J’ai laissé bien loin derrière moi, avec cette horrible barrière du Mont-Parnasse, la barrière non moins difficile à franchir des convenances et des idées sociales. Il y a dans cet air que je respire, dans ce vol sans entraves auquel je me livre pour la première fois, quelque chose d’enivrant dont je suis toute charmée. Je n’ai pu m’empêcher de jeter en partant un regard de mépris sur les Hirondelles, mes compagnes, qui préfèrent au bonheur dont je vais jouir une existence obscure et vraiment déplorable. Je crois, sans vanité, n’avoir pas été créée et mise au monde pour faire le métier de maçon, pour lequel toutes les malheureuses femelles de notre espèce abâtardie semblent décidément avoir u