XVIII L’heure de l’exilDans cet homme, à la pose robuste et fière, qui se dressait, l’épée haute, au-devant de sa femme, René de Penhoël ne reconnut pas d’abord le pauvre oncle Jean. Il était si bien habitué à voir la figure du bon vieillard se pencher, humble et douce, sur sa poitrine ! Dans ce premier moment, il crut presque rêver. Il recula d’un pas, et agita son épée en avant, comme s’il eût voulu écarter le fantôme. Son épée rencontra celle de Jean de Penhoël, et rendit ce bruit de fer qui éveille comme le son d’un clairon. La lumière de la lampe tombait d’aplomb sur le front du vieillard, couronné par ses cheveux aussi blancs que la neige. Son regard était triste, mais ferme. Au bruit des deux épées qui se choquaient, un fugitif éclair s’était allumé dans sa prunelle. On voyait