Préface
Préface
Portrait de Mme de Brinvilliers
réalisé par Charles le Brun en 1676
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L’histoire qui suit est inspirée de faits réels. Dans ce roman historique publié en 1881, Émile Gaboriau met en scène la Marquise de Brinvilliers dont l’histoire personnelle et la fin tragique alimentent encore de nos jours nombre d’interrogations et de fantasmes. Il est vrai que la Brinvilliers fait partie des grandes figures criminelles de l’histoire française. Condamnée à mort par Contumace pour une série de meurtre par empoisonnement dont ses propres frères et son père furent victimes, elle fut décapitée et brûlée vive en place publique en juillet 1616 à l’issu d’un procès retentissant marqué par une vive polémique autour des motivations réelles de l’accusée. La presse en fit à l’époque largement l’écho, et de nombreux auteurs et intellectuels s’invitèrent dans le débat public, comme en témoignent par exemple les lettres de Mme de Sévigné placées en annexes.
On ne connaît d’ailleurs toujours pas les véritables raisons de cette folie meurtrière. Différentes hypothèses sont avancées. La Marquise était-elle atteinte d’une pathologie psychiatrique la poussant au meurtre par plaisir ? S’agissait-il simplement, comme certains le soutiennent, d’une sombre histoire d’héritage ? Ou n’y avait-il pas derrière ces empoisonnements mortels un désir de vengeance susceptible d’être expliqué par une enfance placée sous le signe de la souffrance ? A l’âge de sept ans, elle fut en effet violée par un domestique et victime par la suite de sévices sexuels commis par ses frères. Sans les justifier pleinement, nul doute que de telles atrocités puissent nourrir des velléités meurtrières.
FVE