CHAPITRE VIII UN COUP D’ŒIL DANS LA CITÉMalgré toutes mes occupations, je disposais d’environ six après-midi et deux ou trois soirées. D’« Amateur parisien », c’est ainsi que je m’étais intitulé autrefois, je devins un maraudeur des bords de l’eau, un flâneur de quais, c’est-à-dire un visiteur assidu d’une ville étrangement pittoresque. Je courais les tripots chinois et mexicains ; je connaissais les associations secrètes allemandes, les pensions de matelots, en un mot les bouges de toutes espèces, réputés dangereux ou mal famés. San Francisco n’est pas seulement remarquable comme creuset où viennent se fondre toutes les races humaines, comme ville importante de l’Union ou encore comme entrepôt des métaux précieux : par sa situation, dominant l’océan Pacifique, c’est une porte qui ouvre