Regret de l'Alpha - Ma Luna A Un Fils

~Everly~ Ma tête qui tourne me fait regarder autour de moi, et je regrette instantanément d'avoir autant bu. La panique m'envahit quand je ne reconnais pas immédiatement mon environnement. Je peux dire que je suis dans une chambre ; la lumière qui entre par la fenêtre m'aveugle alors que j'essaie de comprendre où je suis. La dernière chose dont je me souviens est la réunion annuelle des Alphas, une soirée costumée à laquelle j'ai assisté avec ma famille. Ma sœur et moi nous sommes faufilées pour rencontrer les autres futurs Alphas — mon père insiste toujours sur le fait que je dois 'bien m'entendre avec eux', étant donné que je suis la prochaine sur la liste et que la meute me sera transmise à la fin de l'année de mes dix-huit ans. Pourtant, pour rien au monde, je ne peux me rappeler comment je suis arrivée dans cette chambre. Je grogne, me frottant les yeux et espérant que je vois correctement — l'alcool qui brûle dans mon système me rend encore confuse. Quand j'essaie de me retourner cependant, je prends soudainement conscience du bras lourd posé sur ma taille. Ma tête se tourne sur le côté, priant pour que ce bras lourd appartienne à ma sœur et que nous nous soyons toutes les deux évanouies quelque part. Mais mes pires craintes se réalisent, et j'essaie de contenir mon cri d'horreur quand je trouve un homme nu allongé à côté de moi. Ce n'est pas n'importe quel homme non plus, mais le 'Blood Alpha' lui-même, l'Alpha Valen de la Meute Nightshade. Cet homme possède la moitié de la ville et appartient à une meute rivale. Mon père va me tuer s'il l'apprend ! "Merde !" Je chuchote avant de baisser les yeux pour me découvrir également nue. La légère gêne entre mes jambes me fait douloureusement prendre conscience que j'ai jeté ma virginité par la fenêtre et que je n'en ai absolument aucun souvenir. Tant pis pour ce moment magique. Il doit être nul au lit, je ricane intérieurement. De toutes les personnes, il a fallu que ce soit lui. Mon téléphone vibre sur le sol à côté du lit, me faisant presque plonger pour le récupérer. Le visage de ma sœur apparaît sur l'écran. Je réponds rapidement, chuchotant dans le téléphone, en veillant à garder ma voix basse. "Allô ?" "Où es-tu ? Papa va péter un câble. Je lui ai dit que tu étais avec moi, mais il m'a demandé de rentrer à la maison !" Elle hurle à travers le téléphone. Je regarde autour de moi avant de regarder par la fenêtre, essayant de comprendre où je suis. Merde. Je réalise que je suis toujours à l'hôtel où la rencontre des Alphas a eu lieu. "Toujours à l'hôtel Banks", je chuchote, et elle fait une pause, restant silencieuse pendant quelques instants. "Oh mon Dieu, s'il te plaît, dis-moi que tu n'as pas couché avec cet Alpha connard ?" Elle chuchote, sachant que papa va me tuer — probablement même me renier — s'il l'apprend un jour. La réputation d'Alpha Valen est scandaleuse et terrifiante. Je regarde le Dieu Grec allongé dans le lit à côté de moi, complètement évanoui et inconscient que je le fixe. J'aimerais voir l'horreur sur son visage quand il se réveillera, mais il pourrait bien se mettre dans la file derrière mon père et me tuer aussi. Merde, ils pourraient même conspirer ensemble pour rendre ma mort exceptionnellement horrible. "Non, bien sûr que non. Je me suis juste endormie dans une des chambres ici, complètement seule", je mens, espérant qu'Ava me croit. Je ne vais pas l'impliquer dans mon petit problème si Papa lui pose des questions ; elle est nulle pour mentir. Elle ne sait pas qu'elle ne peut pas avoir d'ennuis à cause de moi. "Tais-toi. Si Papa demande, dis-lui que tu es restée avec Amber et moi. Je demanderai à Amber de te prendre au passage ; on sera là dans cinq minutes", dit-elle en raccrochant. Je regarde rapidement autour de moi, ramassant mes vêtements sur le sol et me glissant dans la petite robe moulante. Je jette les stupides ailes de fée dans la poubelle de la salle de bain. En me regardant dans le miroir, j'essaie de refaire mon maquillage — mon visage est encore couvert de quantités ridicules de paillettes, et le masque pour les yeux que ma sœur m'a peint sur le visage cache encore la moitié de mon visage. Je ricane intérieurement, sachant que l'Alpha se réveillera probablement aussi confus que moi et se demandera pourquoi il est couvert de paillettes. Je me souviens vaguement lui avoir parlé, me sentant attirée par lui pour une raison quelconque. Mais maintenant, alors que je contemple sa forme paralysée, je ne peux m'empêcher de me demander qui a profité de qui. Je lui jette un dernier regard, ramasse mes talons, et attrape mon sac à main avant de me précipiter vers la porte de l'hôtel et de l'ouvrir, pour me heurter directement au Bêta d'Alpha Valen. Je percute sa poitrine, et il recule en me regardant. Je le reconnais des présentations de la veille, bien que, heureusement, il semble n'avoir aucune idée de qui je suis, car j'étais au fond de la salle quand il a été présenté. Je suis reconnaissante pour la peinture sur mon visage, car il aurait pu me reconnaître comme la fille de mon père sans elle, et c'est la dernière chose dont j'ai besoin. Il me sourit d'un air narquois, trouvant manifestement drôle que je m'enfuie de la chambre d'hôtel de l'Alpha. "Mon Alpha est là-dedans ?" Demande-t-il. Je baisse la tête, espérant qu'il ne me reconnaît pas et hoche rapidement la tête. Je passe devant lui, essayant de ne pas le toucher. "Ça va, ou vous avez besoin qu'on vous ramène ?" Demande-t-il, me faisant m'arrêter. "Quoi, vous offrez un trajet à toutes les aventures d'un soir de votre Alpha ?" Je ricane, et il sourit. "Seulement aux jolies", dit-il, et je lève les yeux au ciel, lui faisant signe de partir avant de me précipiter pour rejoindre ma sœur. Nous devons nous dépêcher de rentrer à la maison avant que mon père n'envoie une équipe de recherche pour parcourir Mountainview City à la recherche de ses filles. *** 3 semaines plus tard Une nuit. C'est tout ce qu'il a fallu pour jeter aux orties tout ce que j'ai jamais connu. Je savais que quelque chose n'allait pas quand je me suis sentie un peu mal pendant plus de quelques jours. Les loups-garous tombent rarement malades. Finalement, après avoir passé la dernière semaine malade, mon père — l'Alpha de la Meute Shadow Moon — m'a traînée chez le médecin de la meute. Notre ville natale, Mountainview City, est entièrement peuplée de loups-garous répartis en quatre meutes. La meute de mon père est la deuxième plus grande, ce qui signifie que nous sommes tenus en assez haute estime dans la région. De plus, le fait qu'il n'ait que deux filles signifie que moi, en tant qu'aînée, je suis la prochaine sur la liste. Enfin, je l'étais jusqu'à ce que le Docteur revienne dans la salle d'examen après avoir effectué quelques tests et renverse ce rêve. Le regard de déception sur le visage de mon père me serre le cœur. Une nuit, un homme, la plus grande erreur de ma vie. "Elle est enceinte." Je sens mon cœur couler dans mon estomac. Non, je ne peux pas l'être. Je n'ai eu des rapports sexuels qu'une seule fois, et je ne m'en souviens même pas parce que j'étais complètement saoule. Comment diable cela peut-il arriver ? Mon père me jette un regard stupéfait depuis l'endroit où il est assis avant de reporter son regard sur notre médecin de meute. "C'est faux ; refaites le test. Elle n'a pas trouvé son compagnon. Elle ne peut pas être enceinte", dit mon père. Je me recroqueville sur ma chaise. Je n'ai que dix-sept ans, presque dix-huit, et la règle numéro un que toutes les louves ont dans la tête est de se préserver pour nos compagnons. C'est une affaire énorme, surtout pour mon père. Cela apporterait la honte à notre famille, que je brise la seule règle sacrée pour les louves. Bien sûr, les hommes s'amusent (un peu de partialité, quelqu'un ?), mais si nous le faisons — surtout quelqu'un comme moi en position de pouvoir — c'est mal vu. Je serais une disgrâce pour la famille. "Alpha, j'ai testé l'échantillon d'urine deux fois", lui dit le Dr Darnel, mais mon père secoue la tête, ne croyant pas ses paroles — ou ne voulant pas y croire. "Non, testez-le encore ; c'est faux. Ma fille n'est pas une p**e renégate", dit-il, avec un ton définitif dans sa voix. Je grimace à ses mots : une femme qui tombe enceinte de quelqu'un qui n'est pas son compagnon. C'est la pire chose à laquelle on puisse être étiquetée à part traître, bien qu'elles soient traitées de la même manière. Les putes renégates sont interdites sur les terres de la meute, seulement autorisées sur le territoire neutre : la rue principale de la ville et les deux rues derrière de chaque côté. La plupart des louves qui tombent enceintes dans d'autres villes sont bannies comme on le fait avec celles qui trahissent ou commettent une trahison parmi les meutes ; des loups bannis. Sans aucun contact avec la meute, ils deviennent sauvages, devenant fous et enragés, et sont forcés de vivre en dehors des villes. Personne ne veut être seul là-bas. Ce n'est pas sûr, et ce n'est pas la façon dont quiconque veut vivre. Notre ville est différente. Nous ne bannissons pas les femmes de la ville. Notre traitement est légèrement plus... humain, pourrait-on dire. Au lieu de cela, nous les rendons simplement renégates, libres de vivre leur vie, mais sans l'aide de la meute. J'avais l'habitude de les regarder de haut — ces femmes que je voyais essayer de joindre les deux bouts pour leurs 'mauvais choix'. Peut-être que c'est mon karma ; je vais bientôt être l'une d'entre elles. En déroulant ce scénario dans ma tête, la pièce commence à manquer d'air. Je me demande si je vais m'évanouir. "Oui, Alpha, je vais le tester à nouveau", dit le Dr Darnel avant de se précipiter hors de la pièce, loin du regard meurtrier de mon père. Mon père commence à faire les cent pas et mon rythme cardiaque s'accélère quand il s'arrête, se tournant pour me faire face. "Il doit avoir tort ; tu n'es pas comme ça. Tu ne me ferais pas honte de cette façon", dit-il, cherchant une confirmation. Je me recroqueville sur ma chaise. Le retour du Doc l'empêche d'en dire plus. "Les résultats sont les mêmes, Alpha", dit le Doc avant de me regarder avec pitié. J'avale ma salive, fixant le médecin de la meute avec des yeux écarquillés, espérant qu'il peut me sauver de la colère de mon père, mais même moi, je sais que l'homme âgé aux cheveux grisonnants ne fait pas le poids face à mon père. Moi non plus, puisque je ne me suis toujours pas transformée. Après la transformation à notre dix-huitième anniversaire, nous pouvons trouver nos compagnons. J'ai vu des amis et de la famille passer par là. C'est considéré comme sacré. Je me demande, terrifiée, à quel point être enceinte va retarder le processus. Les corps ne peuvent pas se transformer pendant la grossesse ; c'est un mécanisme de sécurité pour protéger le louveteau à naître. Mon père grogne, faisant volte-face et me fusillant du regard, les poings serrés le long de son corps alors qu'il lutte contre l'envie de se transformer. Souvent, les loups-garous se transforment quand ils perdent leur sang-froid ou se préparent à un combat. Malgré tous ses efforts, il se retient à peine, ses yeux commençant à scintiller de noir et son corps tremblant de colère. Mon père a toujours été si fier de ma sœur et de moi, nous montrant toujours et racontant à tout le monde quelles merveilleuses filles nous sommes et quelle grande Alpha je serai quand je prendrai la tête de la meute. Je lui ressemble — cheveux foncés et yeux bleu-gris, j'ai hérité de ces traits de lui — et il m'a élevée à son image, me préparant à prendre la relève. Mais en ce moment, avec mon visage reflété dans les orbes noirs de son loup, il semble sur le point de me tuer. Je ne l'ai jamais vu aussi en colère de toute sa vie, et c'était dire quelque chose. "De combien de temps est-elle enceinte ?" Demande mon père. Le venin dans ses paroles me glace le sang. "Nous pouvons faire une échographie la semaine prochaine pour confirmer la gestation", lui dit le Doc, et je regarde mes mains. "Non, faites-le maintenant pour qu'on puisse s'en occuper avant que le mot ne se répande. Je n'aurai pas une fille p**e renégate. Cela ne doit pas sortir d'ici, vous comprenez, Doc ?" Le Doc hoche nerveusement la tête. Vaguement, je remarque que ma bouche est ouverte alors que je fixe, absolument abasourdie par ce que mon père vient de dire. C'est aller contre la Déesse de la Lune que d'avorter un bébé ! "Attendez !" Je dis, retrouvant enfin ma voix. Mon père me regarde et le Doc s'éloigne de lui quand il sent l'aura de mon père se déchaîner. "Attendre quoi ? Tu ne garderas pas cette monstruosité. On peut passer ça sous le tapis, personne n'a besoin de savoir, et tu peux toujours prendre la position d'Alpha ; nous devons juste nous occuper de ce mauvais choix, ensuite les choses pourront revenir à la normale", Dit mon père. Il fait que ça a l'air si simple, comme si ce n'était pas un péché contre la Déesse de la Lune. "Non. Je ne peux pas faire ça, Père. S'il te plaît, laisse-moi juste parler à maman. On peut arranger ça", je le supplie. "Non, tu vas interrompre la grossesse, puis on rentre à la maison. Doc, prenez tout ce dont vous avez besoin. Je ne quitte pas ce bureau tant que ce n'est pas réglé", dit mon père. Je sens les larmes me monter aux yeux à ses paroles. Certes, je ne voulais pas être enceinte, mais je ne suis pas une meurtrière ; avorter une grossesse est pire que d'avoir un enfant avec quelqu'un qui n'est pas votre compagnon. "Alpha, j'ai bien peur que si votre fille n'est pas consentante, je ne puisse pas effectuer une telle chose à moins qu'il n'y ait une raison médicale." "Elle est consentante, n'est-ce pas, Everly ?" Dit mon père, essayant de me forcer à être d'accord, mais je soutiens son regard. Mon esprit est fait ; je ne le ferai pas. "Non !" Je lui dis, ne m'attendant pas à sa réaction suivante. De toute ma vie, mon père ne m'a jamais frappée, n'a jamais levé la main sur moi, et le choc de son action est plus douloureux que le coup lui-même lorsque sa main entre en contact avec le côté de mon visage. Je peux sentir le contour de ses doigts gravé dans ma joue alors qu'une sensation de brûlure se répand sur celle-ci à partir de sa paume. "Alors tu n'es plus ma fille", dit-il et sort de la pièce.