XV L’aventure du clerc de notaireDe temps à autre, durant notre voyage, King nous permettait d’aller prendre nos repas dans de petites tavernes, au bord de la route. C’était un eu dangereux : pour le plaisir de manger une soupe chaude et une tranche de viande, nous mettions nos têtes dans la gueule du lion. Pour diminuer les risques, nous descendions de voiture avant d’arriver en vue de l’auberge ; après quoi nous entrions séparément, sans avoir l’air de nous connaître ; et de la même façon nous repartions, pour retrouver le chariot dans un endroit convenu d’avance, à quelques centaines de pas plus loin. Le colonel et le major avaient appris tous deux à bredouiller un ou deux mots d’anglais ; et d’ailleurs, pour dire la vérité, les patrons de ces auberges ne se donnaient guère la peine de