IX Madame de l’Estorade à mademoiselle de Chaulieu Décembre. Tout est dit et tout est fait, ma chère enfant, c’est madame de l’Estorade qui t’écrit ; mais il n’y a rien de changé entre nous, il n’y a qu’une fille de moins. Sois tranquille, j’ai médité mon consentement, et ne l’ai pas donné follement. Ma vie est maintenant déterminée. La certitude d’aller dans un chemin tracé convient également à mon esprit et à mon caractère. Une glande force morale a corrigé pour toujours ce que nous nommons les hasards de la vie. Nous avons des terres à faire valoir, une demeure à orner, à embellir ; j’ai un intérieur à conduire et à rendre aimable, un homme à réconcilier avec la vie. J’aurai sans doute une famille à soigner, des enfants à élever. Que veux-tu ! la vie ordinaire ne saurait être quelque