XXIV Louise de Chaulieu à Renée de l’Estorade Octobre 1824. Ma chère amie, toi qui t’es mariée en deux mois à un pauvre souffreteux de qui tu t’es faite la mère, tu ne connais rien aux effroyables péripéties de ce drame joué au fond des cœurs et appelé l’amour, où tout devient en un moment tragique, où la mort est dans un regard, dans une réponse faite à la légère. J’ai réservé pour dernière épreuve à Felipe une terrible mais décisive épreuve. J’ai voulu savoir si j’étais aimée quand même ! le grand et sublime mot des royalistes, et pourquoi pas des catholiques ? Il s’est promené pendant toute une nuit avec moi sous les tilleuls au fond de notre jardin, et il n’a pas en dans l’âme l’ombre même d’un doute. Le lendemain, j’étais plus aimée, et pour lui tout aussi chaste, tout aussi grande