Chapitre 1
RACHEL
Même si j'étais née et que j'avais grandi au Montana, je n'avais jamais vraiment compris l'attrait pour le rodéo. Les animaux, les combattre, attacher les chevilles des petits veaux aussi vite que possible. Mais alors que je regardais ce cow-boy chevauchant le taureau massif, les muscles de sa poitrine ondulant sous le tissu de sa chemise alors que ses bras se gonflaient sous le tissu tendu, je compris enfin. Il se balançait d'avant en arrière, s'équilibrant et s'alignant avec les mouvements saccadés de la bête énervée, le bras tendu au-dessus de sa tête.
Bon sang, c’était donc ça !
Je poussai un cri alors le taureau ruait sur ses pattes arrière, non pas parce que j'avais peur pour le cow-boy mais à cause de la façon dont ses cuisses se contractaient sous son jean pour qu’il rester droit. Jean, je pourrais ajouter, qui laissait peu à l'imagination. Tout ça était stupide, complètement stupide. D'une façon ou d'une autre, grâce à ce taureau, tous mes fantasmes s'étaient activés en regardant ce festival de testostérone.
« Voici une serviette en papier ». La voix de ma sœur coupa ma rêverie. Je me tournai pour faire face à Emmy, qui réussit malgré tout à paraître élégante et classe dans une jupe en jean et un haut fluide même lorsqu'elle était enceinte de huit mois. Elle tendit une des serviettes qu'elle avait attrapées quand elle était allée chercher un cornet de crème glacée.
Je fronçai les sourcils. « Pour quoi faire ? ».
Emmy sourit. « Tu baves un peu ».
Mon froncement de sourcils se transforma en une grimace. « Je ne bave pas ». Je me détournai et essuyai subtilement les coins de ma bouche au cas où.
« Si tu le dis, sœurette ». Je n'avais pas besoin de la voir pour savoir qu'elle avait levé les yeux au ciel. Même si elle était plus jeune, Emmy avait l'air d'une sœur aînée, toujours au courant de tout. Mais bon, elle était celle qui était bien mariée avec un bébé en cours tandis que j'étais encore profondément enracinée dans un célibat sans fin. D'une certaine façon, cela semblait lui donner un avantage qui annulait mes deux années d'ancienneté.
Emmy s’était mariée à Bridgewater, ce qui signifiait qu'elle était une mariée chanceuse avec deux hommes protecteurs. Comme tous mes frères et sœurs, elle avait un grand cœur et la tête bien sur les épaules et je ne souhaitais que le meilleur pour elle. Sauf maintenant. Alors qu'elle léchait sa glace, l'air incroyablement béat, je me demandai pour la millième fois comment ma petite sœur capricieuse avait réussi à décrocher non pas un, mais deux hommes, quand je n'avais pas réussi à décrocher un second rendez-vous depuis beaucoup plus longtemps que je voulais bien me l'admettre.