La femme demeurait immobile pendant que marchait le bateau. Une brise d’été, tiède et douce, passait sur sa tête comme le souffle d’un esprit compatissant : brise du ciel, qui ne s’enquiert pas si le front qu’elle rafraîchit est blanc ou noir. Elle voyait le soleil étinceler sur l’eau en réseaux d’or ; elle entendait résonner alentour des voix joyeuses, animées par le plaisir ; mais un rocher lui était tombé sur le cœur. L’enfant, appuyé contre son sein, se dressa sur ses petits pieds, et de ses petites mains lui caressa les joues. Il sautait, se relevait, balbutiant et gazouillant, comme résolu de la tirer de sa torpeur. Tout à coup elle l’enlaça dans ses bras, et ses larmes tombèrent lentement, une à une, sur le petit visage étonné et riant ; puis elle sembla de nouveau se calmer, et s’a