XI L’esprit Certes, il vaudrait mieux labourer la terre que notre propre cervelle. À quoi bon nos dissertations, nos querelles, nos luttes ? Le courage, – qui fait la gloire du soldat, – ne peut nous attirer que l’amende et la prison. Mieux vaudrait être lâche et pur de condamnations ! L’esprit, – que nous sommes censés débiter, – ne sert qu’à nous faire des ennemis ; des ennemis en haut et en bas, des ennemis partout. Puis, où commence l’esprit ? Où finit-il ? On n’a pas toujours le droit d’en avoir. Mieux vaudrait une sottise sans péril. Nous ne pouvons rein dire de ce que nous savons. Frapper les mauvaises mœurs c’est faire outrage aux autres. Que faire ? que devenir ? Critiquer les duchesses (et le mot est doux) ! c’est mettre contre soi six millions de rentes, des influenc