Dès que le bruyant cortège fut parti, le mandarin militaire qui l’avait précédé parut dans la cour. Contrairement à l’habitude séculaire des mandarins en voyage de service, il régla selon le tarif normal à l’aubergiste la somme à laquelle s’élevaient vivres et boissons, consommés par ses hommes. Evidemment, Yukinaga avait dû donner des ordres pour que partout fussent exactement payées les dépenses occasionnées par les nombreux passages de troupes, et ainsi la guerre qui se préparait ne causant aucune charge aux populations, était doublement populaire. Le calme était revenu dans l’auberge. Luc Harn, épuisé de fatigue, s’étendit sur le kang et s’endormit profondément. Le jour venait de poindre quand il fut réveillé par les allées et venues des voyageurs qui n’avaient cessé d’affluer penda