8.Le champ des Supplices Maggy était tombée depuis quelques instants dans un tel état de prostration nerveuse, qu’elle n’entendit pas la porte s’ouvrir. Quand elle releva la tête, elle était dans les bras de Robert. Yukinaga tenait parole sans retard. Derrière la porte, un grondement rauque avait accompagné l’entrée du jeune homme, et Robert, en rencontrant sur le seuil le regard haineux et cruel du muet, avait senti une vague inquiétude l’envahir. Cette impression ne dura point. Revoir Maggy était un bonheur devant lequel tout s’évanouissait, tout s’oubliait. Aussitôt qu’il fut près d’elle, l’amour accomplit son merveilleux miracle ; de cette âme écroulée de jeune fille, de ce cerveau vierge de soucis, que l’infâme chantage du Japonais avait rempli de visions funèbres et de désespér