Seul Yukinaga pouvait la protéger, la conseiller. Elle sortit précipitamment, traversa tout le palais, se dirigeant vers le bureau de son père où elle savait bien qu’à cette heure matinale le maréchal devait se trouver. Celui-ci était, en effet, en conférence avec les ti-taï et les tchen-taï 58 de la IIe armée. Pour nul autre que sa fille il n’eût interrompu cette importante séance, la dernière avant la concentration de cette armée au Koukou-Noor, car ces grands chefs partaient avec l’empereur à l’heure de midi. Mais il connaissait le caractère sérieux et pondéré de sa fille, et à peine eut-il jeté un coup d’œil sur le court billet qu’elle lui avait fait parvenir, qu’il quitta précipitamment le conseil et, pénétrant dans une petite pièce attenante à son bureau, donna ordre qu’on introdui