Ces pauvres habitants s’empressèrent pour nous faire mille questions sur l’état de la France et sur les différentes provinces où ils étaient nés. Ils nous embrassaient comme leurs frères et comme de chers compagnons qui venaient partager leur misère et leur solitude. Nous prîmes le chemin de la ville avec eux ; mais nous fûmes surpris de découvrir, en avançant, que ce qu’on nous avait vanté jusqu’alors comme une bonne ville, n’était qu’un assemblage de quelques pauvres cabanes. Elles étaient habitées par cinq ou six cents personnes. La maison du gouverneur nous parut un peu distinguée par sa hauteur et sa situation. Elle est défendue par quelques ouvrages de terre, autour desquels règne un large fossé. Nous fûmes d’abord présentés à lui. Il s’entretint longtemps en secret avec le capitain