Ne vous alarmez pas, ajoutai-je en voyant son zèle prêt à s’effaroucher ; l’unique chose que je veux conclure ici, c’est qu’il n’y a point de plus mauvaise méthode pour dégoûter un cœur de l’amour, que de lui en décrier les douceurs, et de lui promettre plus de bonheur dans l’exercice de la vertu. De la manière dont nous sommes faits, il est certain que notre félicité consiste dans le plaisir ; je défie qu’on s’en forme une autre idée : or le cœur n’a pas besoin de se consulter longtemps pour sentir que, de tous les plaisirs, les plus doux sont ceux de l’amour. Il s’aperçoit bientôt qu’on le trompe, lorsqu’on lui en promet ailleurs de plus charmants ; et cette tromperie le dispose à se défier des promesses les plus solides. Prédicateurs qui voulez me ramener à la vertu, dites-moi qu’elle