Il ne me verra pas arriver mais il me sentira passer

2204 Words
CALIXIA Ça fait déjà plus d'une heure que nous sommes à la gare mais notre bus n'a toujours pas pris la route. Je suis toute en panique. Tout genre de scénario me passe par la tête en ce moment. Et s'ils m'avaient retrouvé ? Miléna : arrête de trembler comme ça toi aussi. Tu vas attirer l'attention. Djito : mets-toi un peu à sa place. Elle a peur. Calme-toi mon bébé. Miléna : tsuip ! Finalement, on appelle enfin les passagers à monter à bord. Je pousse un petit ouf de soulagement. Le gros ouf sera lorsqu'on aura décollé de cet endroit. On appelle chaque passager. Arrivé à notre tour, on appelle Miléna et elle monte. On m'appelle ensuite et je m'apprête à monter lorsque j'entends la voix de Binto. Binto : Calixia !! Je me retourne et suis surprise de le voir arrivé vers moi en courant. Je prends tout de suite peur. Binto : emmène-moi avec tois s'il te plaît, dit-il une fois à mon niveau. Moi : mais qu'est-ce qui s'est passé ? Binto : je t'expliquerai plus tard mais là on doit partir. Il veut monter mais le gérant des tickets l'arrête. : on ne monte pas sans ticket en plus ce bus est déjà plein. Si tu veux voyager tu attends le prochain. Djito : il a sont billet, dit-il en montrant le billet qu'il a dans la main. Djito donne son billet à Binto et on appelle aussitôt Djito alors Binto entre à sa place. Moi : qu'est-ce que tu vas faire ? Djito : je vais prendre le prochain bus t'inquiète. Vous, vous devez partir. Moi je peux me débrouiller. Moi : merci Djito. Djito : ce n'est rien ma reine. Je l'embrasse et Binto et moi allons rejoindre Miléna qui nous a réservé des places. Miléna : le voyage sera plus cool sans Djito ourraaaahhh merci Binto. Moi : pff ! Le bus quitte enfin la gare et je peux désormais pousser une grand ouf de soulagement bien plein de questions se bousculent encore dans ma tête. Je me retourne vers Binto pour l'interroger sur la raison de sa décision de vouloir me suivre à la capitale mais il dort. Je crois que je n'aurais pas mes réponses ce soir. Miléna : il te répondra demain, il est fatigué. Moi : Um Miléna : je suis désolée pour tout ce qui se passe dans ta vie en ce moment. Moi : si tu n'étais pas venue il se passerait certainement bien pire. Tu m'as sans doute sortie d'une situation. Comment tu as su qu'il fallait que tu viennes ? Miléna : je n'ai pas sentie cette histoire dès l'instant où on s'est raccroché au téléphone. Donc j'ai fait part de mes doutes à Djito et lui ai demandé de m'accompagner ici mais j'avoue que c'était aussi pour changer d'air. Je je n'imaginais pas que j'allais trouver une telle situation. Moi : jusqu'à tu es allée voir Djito alors que tu ne l'aimes pas ? Merci ! Tu es vraiment une amie. Miléna : tu peux bien imaginer que c'est moi qui ai payé notre transport et il a dormi et baver pendant tout le voyage en plus. Moi : eh voilà ça recommence... Tu ne peux pas te montrer plus adorable de temps en temps ? Miléna : mais c'est sérieux ce que je te dis. Je suis sûr que comme il est resté là-bas, il n'a même pas d'argent pour s'acheter un billet de transport. Moi : tu le savais et tu l'as quand même laissé ainsi ? Miléna : je devais faire quoi ? Je ne suis pas sa mère. Moi : Miléna... Miléna : quoi ? Qu'il se débrouille comme un homme. Je ne préfère même plus rien dire. Je me tourne vers la fenêtre pour profiter du vent sur ma peau. Ça me fait un bien fou. Dès demain matin j'irai faire un retrait dans mon compte en banque pour envoyer à Djito. Je me demande juste comment il va dormir ce soir. Miléna n'est pas sérieuse vraiment. Comment on peut être aussi aimable et détestable à la fois ? DJITO Je me retrouve dans un royaume inconnu et sans un sou en poche. J'ai voulu jouer les gentlemen et voilà donc où cela m'a mené.. Je regarde mon téléphone et je vois qu'il va bientôt s'éteindre. Je suis obligé d'appeler la seule personne qui puisse me sortir de cette situation : ma mère. J'appelle et elle décroche à la première sonnerie. Moi : allô maman ? Maman : Djito ? Il y a un problème ? Moi : euh non, maman ou juste un tout petit. Est-ce que tu peux me faire un transfert d'argent s'il te plaît ? Maman : qu'est-ce qui se passe Djito ? Moi : puisque je te dis que rien maman. Maman : rien et tu m'appelles à pareille heure pour me demander de l'argent ? Alors que tu ne me demandes jamais rien d'habitude ? Si tu ne veux pas me dire la vérité, eh bien je raccroche mon téléphone. Moi : c'est bon maman, ne raccroche pas s'il te plaît. En fait j'ai fait un voyage aujourd'hui au royaume de l'Ouest et là je n'ai plus d'argent pour rentrer. Maman : quoi ? Moi : je n'ai plus d'argent pour... Maman : je ne parle pas de ça... Tu as dit que tu es où ? Moi : au royaume de l'Ouest. Elle raccroche et je comprends qu'il n'y a pas de solution pour moi. Une minute plus tard, je reçois une notification d'un dépôt d'argent fait à mon numéro. Maman me rappelle tout de suite après l'arrivée de l'argent. Moi (décrochant) : allô maman ? Maman : 6h doit te trouver à la capitale et sache que je vais en parler à ton père. Elle raccroche de nouveau et je comprends qu'elle est fâchée. Ma batterie commence à signaler alors je me dépêche d'aller m'acheter un billet de voyage. Je règle mon billet directement par mon téléphone car à cette heure de la nuit, il n'y a plus de point de retrait ouvert ici. On me remet mon billet et trente minutes plus tard, je suis dans le bus en direction de la capitale. Je vais arriver une heure après Calixia. Mon téléphone finit par s'éteindre alors que je m'apprête à écrire à Calixia pour lui dire que je suis en route pour la capitale. Je range mon téléphone dans mon sac à dos mais je sens un regard insistant sur moi. Je lève les yeux et je croise le regard d'une dame plutôt âgée qui baisse aussitôt le regard lorsqu'elle se rend compte que je sais qu'elle me regarde. Je n'y fais pas trop attention mais quelques minutes pus tard, je sens de nouveau son regard sur moi et une fois de plus, lorsque je la regarde, elle baisse les yeux. Ce sera ainsi durant tout le voyage. On peut dire que cette femme a réussi à me faire peur avec son regard. Il y a vraiment des gens terribles ici dehors. FIFI Lorsque les gardes viennent me chercher je suis tellement étonnée et je prends peur sur le coup mais en arrivant à l'intérieur, je vois papa et maman qui me rassurent du regard. Maman tient un paquet dans la main. Elle vient me tirer et m'emmène avec elle dans une des pièces du palais. C'est une chambre. Elle referme la porte et saute de joie en lançant le paquet sur le lit. Maman : la chance a frappé à notre porte aujourd'hui. Le roi a décidé de faire de toi sa reine. Moi : c'est sérieux maman ? Maman : oui... Tous les présents que tu vois dans la cour-là, c'est pour ta dot. Moi : attend, ce n'était pas Calixia qui devait devenir reine ? Maman : ce n'était que des rumeurs alimentée par sa mère. Le roi n'a pas voulu d'elle mais il voudrait que toi, tu sois sa reine. Tout se bouscule dans ma tête mais j'ai surtout du mal à m'imaginer que cela m'arrive vraiment. Maman : tu ne dis rien ? Tu n'es pas contente ? Moi : si maman mais j'ai encore l'impression de rêver. Maman : c'est réel oh ma fille. Je savais que c'est toi qui allais un jour nous sortir de la pauvreté. Tu es une bénédiction pour notre famille. Un garde vient frapper à la porte en nous demander de faire au plus vite. Alors je me dépêche d'enfiler les vêtements qui se trouvaient dans le paquet que tenait maman. Nous sortons une fois que j'ai terminé de m'habiller et de me maquiller. Mon roi m'attend dans le grand salon et il m'accueille d'un grand sourire. Je vois les parents de Binto sortir du palais avec toute leur honte. Ils doivent être déçus de voir que leur fille n'est pas au goût du roi. Sans doute, ils se disaient que le fait que Calixia ait fait de longue études à la capitale allait être un bonus mais ils oublient qu'une femme doit aussi savoir s'occuper d'un foyer et c'est ce que m'a appris ma mère. Je lui en serai toujours reconnaissante. Mon roi me prend par la main et nous sortons ensemble jusque dans la cour et devant tout le royaume, il me présente comme sa reine. Je crois que je vis là, le plus beau moment de toute ma vie. Si c'est un rêve, je ne voudrais jamais me réveiller. CALIXIA Nous arrivons à la capitale tous fatigués. Miléna rentre chez ses parents pour faire de la place à Binto dans l'appartement. À peine arrivé, Binto va se coucher en mettant cela sur le coup de la fatigue mais bon je le comprends aussi parce que si je dis que je ne suis pas fatiguée, ce serait me mentir à moi-même. Mais je ne peux m'empêcher de me questionner au sujet de la présence de Binto ici. Pas que cela me gêne tout au contraire mais au fond de moi, je sais qu'il s'est passé quelque chose de grave. Je profite du fait que Binto dort pour ressortir et aller à un guichet automatique retirer de l'argent. J'envoie une partie à Djito et je vais ensuite m'acheter un nouveau téléphone ainsi qu'une nouvelle carte SIM en demandant que l'ancienne soit bloquée puisque ces gardes ont pris mon téléphone. Avec mon nouveau téléphone à main, j'appelle Djito pour me rassurer qu'il ait bien reçu l'argent mais son numéro ne passe pas. Je préfère ne pas m'inquiéter et je me dis que son téléphone doit être éteint tout en espérant qu'il ait pu s'acheter un billet de bus. En allant stopper le taxi je surprends un commentaire d'un monsieur devant un kiosque à journaux. : le roi de l'ouest s'est marié hier. Sa femme là n'est pas mal hein. Ça attire aussitôt mon attention alors je vais moi aussi me placer devant le kiosque pour lire le journal en question et je suis surprise de voir la photo de ce nouveau roi aux côtés de FIFI ? J'ouvre grandement les yeux tellement je suis étonnée. Je finis par acheter le journal et vais stopper mon taxi jusqu'à la maison. Cette fois ci, je ne veux plus savoir si Binto est fatigué ou pas. Il doit m'expliquer. J'arrive à la maison et entre en catastrophe dans la chambre dans laquelle se trouve Binto et lance le journal sur sa tête; ce qui le réveille. Binto : qu'est-ce qui se passe ? Moi : explique moi ça !, dis-je en pointant le journal. Il sort finalement du sommeil et prend le journal qu'il parcourt. Moi : alors ? Binto : même moi je ne saurai vraiment t'expliquer ce qui s'est passé. Lorsque tu es partie, j'ai vu Fifi sortir du palais aux bras du roi et ce dernier l'a présenté comme sa reine. Je pense que c'est dû à ta fuite. Il n'a pas voulu avoir honte alors il t'a remplacé par Fifi qui elle, souhaitait vraiment prendre ta place. Moi : c'est pour ça que tu as décidé de voyager avec moi ? Binto : non... Moi : c'est quoi alors ? Binto : lorsque tu es partie, le roi a fait arrêter les parents discrètement. Moi : il a fait quoi ? Binto : lorsque j'ai vu ces gardes venir vers moi, j'ai compris qu'il fallait que je m'en aille au plus vite. C'est donc ce que j'ai fait. Moi : pourquoi tu ne me l'as pas dit plutôt ? Binto : si je te l'avais dit est-ce tu aurais encore voyagé ? Moi : non ! Binto : voilà ! Moi : mais ce sont nos parents. Binto : mais c'était leur choix de te vendre à cet homme. Qu'ils assument. Moi : ils ont fait une erreur, ils ne méritent pas qu'on les laisse tombe. Binto : tu veux quoi repartir au royaume et exiger au roi de les libérer ? Moi : je ne sais pas mais je te jure que s'il s'en prend à eux, je ne répondrai plus de moi et il peut être sûr qu'il ne me verra pas arriver mais il me sentira passer.
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