– Oui, dit-elle en allongeant cette simple syllabe par la manière dont elle la prononça comme pour peindre l’étendue de ses sentiments. – Eh ! bien, asseyons-nous là, dit-il en conduisant Ève par la main vers une longue poutre qui se trouvait au bas des roues d’une papeterie. Laissez-moi respirer l’air du soir, entendre les cris des rainettes, admirer les rayons de la lune qui tremblent sur les eaux ; laissez-moi m’emparer de cette nature où je crois voir mon bonheur écrit en toute chose, et qui m’apparaît pour la première fois dans sa splendeur, éclairée par l’amour, embellie par vous. Ève, chère aimée ! voici le premier moment de joie sans mélange que le sort m’ait donné ! Je doute que Lucien soit aussi heureux que moi ! En sentant la main d’Ève humide et tremblante dans la sienne, Dav