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Le Mulon rouge de Guérande

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Les vampires ? Ça n’existe pas, voyons !

Une chimère absurde inventée par quelques esprits dévoyés.

Telle était, en tout cas, l’opinion première de Marguerite, paludière de son état. La découverte du cadavre de l’un de ses confrères, saigné à blanc et portant au cou comme des traces de morsures, va ébranler le bon sens de toute la communauté paludière de Guérande.

Qui est, d’autre part, ce petit garçon délaissé dans une cave avec, pour unique compagnie, une arrière-grand-mère n’ayant plus toute sa tête ? Et cette jolie institutrice qui pourrit la vie des hommes qu’elle aime ?

Dans cette terrible histoire aux multiples rebondissements, des destins différents vont d’abord se croiser pour se retrouver, enfin, dans un accord diabolique.

EXTRAIT

C’était la première fois qu’il prenait Marguerite en flagrant délit de méchanceté. Tout espoir, peut-être, n’était pas perdu…

Il se racla la gorge afin d’affermir sa voix.

— Je savais que tu comprendrais, Marna ! Bon… Passons aux choses sérieuses… Je t’invite ce soir au restaurant pour fêter comme il se doit ton anniversaire. Inutile de chercher des faux-fuyants ! Je viendrai te prendre à 19 heures 30.

— Tu oublies Anne-Marie… répliqua la femme d’un ton revêche.

Une fois encore, Aubin escalada la montagne de mauvaise foi avec le sourire.

— Cela va sans dire, Marna ! La petite est-elle restée une seule fois à la maison quand il nous est arrivé de sortir ?

Puis, sans ajouter un mot superflu, Aubin Le Dantec fit à sa dulcinée un signe de la main et sortit de chez elle en sifflotant.

À PROPOS DE L’AUTEUR

Avec seize titres déjà publiés, Françoise Le Mer a su s’imposer comme l’un des auteurs de romans policiers bretons les plus appréciés et les plus lus.

Sa qualité d’écriture et la finesse de ses intrigues, basées sur la psychologie des personnages, alternant descriptions poétiques, dialogues humoristiques, et suspense à couper le souffle, sont régulièrement saluées par la critique.

Née à Douarnenez en 1957, Françoise Le Mer enseigne le français dans le Sud-Finistère et vit à Pouldreuzic.

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Chapitre 1
Chapitre 1 L’homme de la vie de ma maman, il a eu une drôle d’idée ce matin. Au début, il a beaucoup crié pour que ma maman fasse comme il voulait. Il crie souvent. C’est sa manière de parler. Quand il crie, c’est rigolo… enfin pas trop, mais on dirait la tête et la voix d’un oiseau de nuit. Une chouette ou un truc comme ça. Non, pas une chouette. Les chouettes, elles ont un visage tout rond quand elles gonflent leurs plumes. Une effraie peut-être. Je sais pas. J’en ai jamais vu d’effraies en vrai. Il a dit à ma maman : « C’est le bordel dans cette maison ! On se marche dessus ! Entre la vieille qui a la maladie de sa mère et ton fils qui fait exprès du boucan quand je suis là, c’est devenu in-gé-rable ! Comment veux-tu que je fasse les comptes si je n’ai même pas d’endroit à moi ! » C’est pas vrai. Je fais même pas du boucan quand il est à la maison. J’ai trop les trouilles ! Ma maman, elle a encore beaucoup pleuré en se massant les mains. J’aime pas quand ma maman pleure. Mais elle a un puits de larmes méga-géant dans la tête. C’est comme ça. « Il faut que je réfléchisse à ton idée… » qu’elle a répondu. « Peut-être, si on arrive à rendre cet endroit accueillant, je ne dis pas non… Mais il faudra l’assainir. Et le soupirail donne si peu de lumière… » « Donc, c’est d’accord », qu’il a dit aussitôt. « Va me chercher une bière au frigo. J’ai besoin de me détendre un peu. Et puis, va aussi prévenir ta grand-mère et ton rejeton qu’ils emménagent aujourd’hui même dans la cave. Il faut battre le fer quand il est chaud ! Non, il n’y a pas de mais qui tienne ! T’as vu comment tu es ? On décide ensemble d’une chose et, après ça, c’est chichis et compagnie ! Je te préviens ! Soit ils descendent à la cave et je récupère la chambre pour faire un bureau, soit c’est moi qui fous le camp ! » Moi j’ai tout vu par le trou de la serrure de notre chambre, à mémé et à moi. Ma maman s’est accrochée à la chemise de l’homme de sa vie. Sa figure était blanche comme la fleur de sel. Alors, elle l’a supplié avec des grelots dans la voix. « Non ! Tu ne peux pas me faire ça ! Qu’est-ce que je deviendrais sans toi ? Tu es l’homme de ma vie ! Je n’ai que toi au monde ! Reste ! On fera comme tu voudras, mais ne m’abandonne pas ! » Et puis après, elle lui a fait des petits bisous partout, même sur les bras, même sur les jambes ! Lui, il restait tout droit devant elle, comme un os mort. En même temps, il se regardait dans la glace. Moi, j’adore quand ma maman me fait des bisous partout, quand on joue à l’abeille qui butine… Mais elle le fait pas trop souvent, enfin, jamais quand il est à la maison. Après, j’ai plus rien vu parce que mémé m’a tiré du trou de la serrure. Elle voulait que je la coiffe. Mémé est comme ça. Des fois, elle parle beaucoup. Elle pose plein de questions. Des fois, elle veut quelque chose tout de suite. Mais le plus souvent, elle reste assise sur la chaise ou sur le bord de son lit et elle dit rien du tout. Je la connais pas encore très bien, mémé, mais je commence à m’habituer. Ça fait pas longtemps qu’on habite dans sa maison. On est venus ici pour la soigner. Et puis, l’homme de sa vie a dit à ma maman que c’était l’occasion ou jamais de quitter cet immeuble de merde dans cette ville de merde où il ne trouvait pas de travail à sa valeur. Moi, j’aimais bien ma vie d’avant parce que j’avais plein de copains ! Et puis, j’allais à l’école… Maintenant c’est plus pareil. Mon seul copain, c’est mémé. Et il paraît qu’on n’est pas obligé d’aller à l’école avant l’âge de sept ans. C’est lui qu’a dit ça à ma maman. Au début, elle voulait m’inscrire mais il a refusé. « Laisse-le vivre sa jeunesse à ce gosse ! » qu’il lui a expliqué. « Il a tout le temps devant lui avant qu’on ne l’assomme avec ces conneries. Regarde-moi ! Tu crois que je suis allé à l’école si tôt ? Eh non, ma chère ! Ça ne m’a pas empêché de devenir ce que je suis et j’en suis fier ! Je ne dois de comptes à personne, sinon à la force de mes poignets. Il fera comme moi, ton môme ! » Moi, plus tard, quand je serai grand, j’aimerais bien être pâtissier-cascadeur, et puis aussi l’homme de sa vie de ma maman…

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