CHAPITRE XII L’entretien Il est impossible de peindre le regard qu’échangèrent madame de Lucenay et le père de Florestan en entendant ces terribles paroles : Il y va pour vous… des galères ! – Le comte devint livide ; il s’appuya au dossier d’un fauteuil, ses genoux se dérobaient sous lui. Son nom vénérable et respecté… son nom déshonoré par un homme qu’il accusait d’être le fruit de l’adultère ! Ce premier abattement passé, les traits courroucés du vieillard, un geste menaçant qu’il fit en s’avançant vers le cabinet, révélèrent une résolution si effrayante, que madame de Lucenay lui saisit la main, l’arrêta, et lui dit à voix basse, avec l’accent de la plus profonde conviction : – Il est innocent… je vous le jure !… Écoutez en silence… Le comte s’arrêta. Il voulait croire à ce que lui