XIDans les premiers jours, Madeleine Blanchet porta assez bien son chagrin. Elle apprit de son nouveau domestique, qui avait rencontré François à la loue, que le champi s’était accordé pour dix-huit pistoles par an avec un cultivateur du côté d’Aigurande, qui avait un fort moulin et des terres. Elle fut contente de le savoir bien placé, et elle fit son possible pour se remettre à ses occupations sans trop de regret. Mais, malgré elle, le regret fut grand, et elle en fut longtemps malade d’une petite fièvre qui la consumait tout doucettement, sans que personne y fît attention. François avait bien dit qu’en s’en allant il lui emmenait son meilleur ami. L’ennui la prit de se voir toute seule et de n’avoir personne à qui causer. Elle en choya d’autant plus son fils Jeannie, qui était, de vrai,