IV Je retournai à Pau, où je renseignai ma mère sur l’inutile résultat de mon voyage. Elle en prit son parti, disant qu’elle se faisait fort de vivre avec ce que nous avions réalisé et d’empêcher par sa prévoyance et son économie que nous eussions à souffrir de la gêne. – Ne parle pas de moi et ne t’en inquiète pas, lui répondis-je ; je ne te serai à charge que le temps nécessaire pour conduire à bien mes études, qui vont devenir plus sérieuses et plus ardentes qu’auparavant. Je la quittai pour les reprendre et regagner par de grands efforts le temps que j’avais dû consacrer à nos affaires de famille. Je retrouvai mon cher Vianne, toujours laborieux et sage, parlant toujours de ma sœur comme de son idéal, mais n’y pensant pas à toute heure et ne perdant pas l’esprit comme je l’avais per