VII Le train est arrivé à Kizil-Arvat, – deux cent quarante-deuxième verste depuis la Caspienne, – à sept heures treize minutes du soir au lieu de sept heures. Ce léger retard a provoqué treize objurgations du baron, une par minute. Nous avons deux heures de stationnement en gare de Kizil-Arvat. Bien que le jour commence à tomber, je ne puis mieux employer mon temps qu’à visiter cette petite ville, qui compte plus de deux mille habitants, Russes, Persans et Turkomènes. Peu de choses à voir, d’ailleurs, ni au dedans ni aux alentours, où la campagne, dépourvue d’arbres, – il n’y pousse pas même un palmier, – n’offre que des pâturages et des champs de céréales, arrosés par un maigre ruisseau. Ma bonne fortune a voulu que j’eusse pour compagnon, je dirai même pour cicérone, le major Noltitz.