X André à Julie 2 juillet 1825. Je t’ai promis de t’écrire souvent. J’ai passé quinze longs jours à me procurer une plume, de l’encre et du papier. Je suis au secret, dans la prison de Caen. Quand je me tiens à bout de bras à l’appui de ma croisée, je puis voir le haut des arbres du grand Cours et les peupliers qui bordent au loin les prairies de Louvigny. Tu aimais ces peupliers ; ils me parlent de toi. Va, je ne suis pas si malheureux qu’ils le supposent. Tout me parle de toi. Je vis avec toi ; ta pensée ne me quitte jamais un seul instant. Je sais que tu te gardes à moi, et j’ai confiance en la bonté de Dieu. Ce qui me fait souffrir, c’est que je ne connais pas Paris. Je ne vois rien de ce qui t’entoure. Je ne puis bien me figurer ce que tu fais, où tu vas, la rue que regarde ta fe