XV
Je crois vous avoir dit qu’Arthur était beau garçon. Quand il avait seize ans surtout, le visage d’aucune femme, si belle qu’elle fût, n’aurait pu rivaliser avec le sien. Ses traits avaient une pureté ! son teint une fraîcheur ! on aurait dit des lis et des roses. Et avec cela, un air fier, quelque chose de souverainement aristocratique, – qu’il tenait de sa mère, – dans le regard et la démarche. Ajoutez-y ce nuage de rêverie que l’écolier devait à ses lectures. Il était grand, bien découplé, avec de longs cheveux flottants et des petites mains. Quand il vous regardait de son œil bleu, on devinait en lui je ne sais quelle gênante supériorité. Et quand il voulait être aimable, – c’est-à-dire quand il croyait avoir un intérêt quelconque à vous captiver, – pour les hommes comme pour les femmes, – il était réellement irrésistible.