VII J’avais passé une partie de la nuit à écrire à Léonce le récit de cette étrange journée. – Il me répondit bien vite que je m’effrayais trop de l’exaltation et de l’inquiétude d’une âme malade ; guérir ce grand esprit tourmenté, si cela était encore possible, serait une tâche assez belle pour m’y consacrer. Malgré l’amour immense qu’il avait pour moi, il ne se reconnaissait pas le droit de s’interposer entre les désirs d’Albert et mon entraînement vers lui si jamais je venais à l’aimer. Le bonheur d’un homme de la valeur d’Albert imposait tous les sacrifices, mais ajoutait-il, il ne pensait pas que ce bonheur fût encore possible ; il croyait son être en ruine et son génie écroulé comme ces merveilleux monuments de l’antiquité qui ne nous frappent plus que par leurs vestiges. Ce passag