CHAPITRE XI DAVID ET GOLIATH Huish s’était ramassé sur lui-même, fuyant l’éclat du jour, le nez contre le rouf, les genoux au menton. Ses membres grêles, sous le mince vêtement tropical, ne semblaient guère plus gros que ceux d’un poulet ; et Davis, assis sur le bastingage, le bras passé autour d’un hauban, le considérait avec inquiétude, se demandant ce qu’il pourrait bien tirer de cette masse inerte. Car, depuis que Herrick l’avait repoussé pour déserter à l’ennemi, Huish, seul de toute l’humanité, restait son aide et son oracle. D’un cœur défaillant, il envisagea leur situation. Le navire était un navire volé ; les vivres, tant par suite de l’incurie première que de la mauvaise administration au cours du voyage, étaient insuffisants pour les mener à un autre port que Papeete encore u