Ni l’un ni l’autre n’avait bien compris ce premier acte, si brusquement interrompu, et la Belcredi, prenant la parole comme pour entrer en matière, leur en fit le récit rapide : – Siegmund secouru par Sieglinde, Hunding qui le reconnaît, le provoque, puis le héros demeuré seul ; il rêve, il sent sa poitrine s’enfler, Sieglinde apparaissant alors, les aveux, le long duo, la fuite, – sans qu’un seul mot de Giulia eût révélé de quel plus sombre crime encore leur adultère se noircissait. Elle frappa ensuite quelques accords, et Hans Ulric commença. Ils dirent le premier duo, chantèrent leur partie séparément, dans la scène avec Hunding, qui suit. Comme deux cordes à l’unisson, dont l’une sonne quand on touche l’autre, le cœur leur vibrait de se répondre. Ils s’exaltaient, donnaient leur plein