Une après-midi donc, cédant à leurs instances, elle leur en apporta les volumes, et leur débita les plus belles scènes du Juif de Malte, de Marlowe, du Valentinien, de Fletcher, et du Volpone, de Ben Jonson. Virile et d’un esprit hardi, elle aimait ces pièces singulières, dont le sang, la terreur, les épées, le tumulte et les cris dont elles sont pleines, lui faisaient rugir l’âme à l’aise. La lecture se prolongea ; à chaque fois que Giulia pensait finir, Hans Ulric et sa sœur s’écriaient, jusqu’au moment où ils convinrent enfin que « cette scène-ci » serait la dernière. Elle les enveloppa tous deux d’un sourire et d’un regard cruel, leur dit : – Soit ! c’est vous qui le voulez ? Et se déployant avec son volume, en femme qui prend son parti, lentement, sans nommer le titre, et uniquement