VIII – GENEVIÈVE Ce qu'on appelait maintenant le manoir de Treguern avait été un immense château, entouré de murailles et fortifié selon l’art du moyen âge. On pouvait suivre encore sur la pelouse le tracé anguleux de l'enceinte, et une demi-douzaine de monticules régulièrement espacés permettaient aux antiquaires de Vannes et de Redon de fixer avec précision l'emplacement des six maîtresses tours. Un pli de terrain circulaire marquait encore les douves, et, à plus de cent pas de la triste maison grise, on trouvait les ruines d'une chapelle de merveilleux style qui avait fait partie des bâtiments primitifs. Ces vieux châteaux bretons étaient des villes. Il les fallait assez grands pour donner asile à ce peuple de vassaux qui abandonnaient leurs tenances, quand l'ennemi entrait en campagn