J’étais à peu près certaine que mon épreuve était de rester éloigné de mes compagnons et de vivre ma grossesse sans eux. Avant eux, je n’avais pas connu l’amour et j’étais vite devenue dépendante d’eux. Devoir me tenir éloigné d’eux me faisait mal au plus profond de moi. J’aurais voulu pleurer, me rouler en boule et me laisser emporter par ma tristesse, mais je ne pouvais pas. Malgré tout ce que j’avais vécu, je n’avais pas le droit d’être égoïste, je n’avais pas le droit de me laisser abattre, de m’apitoyer sur mon sort. J’étais en colère contre ma mère de me soumettre à cette épreuve, malgré tout ce que j’avais vécu. Je n’avais connu que la haine et la violence. Alors que l’amour me soit brutalement retiré après de l’avoir connu si peu était cruel. Ma mère m’avait dit qu’elle était désol