CHAPITRE IV L’autre héritier C’est à Marseille qu’il avait vu le jour, ce que prouvait assez son accent, lequel, au cours d’une longue vie, ne s’était pas modifié. Son œil vif, sa parole brève, ses gestes expressifs, tout en lui accusait cette belle Provence dont il était l’enfant, et cette opulente ville qui l’avait élevé dans ses murs. Leu-Ildefonse Coquelicot, descendant, par les femmes, des Avoine et des Grandchamp, avait eu une jeunesse tant soit peu orageuse. Son bon cœur était connu et apprécié de tout le monde ; mais il passait pour avoir la tête mal équilibrée. Une imagination de feu nuisait à son jugement. Il prenait tout avec enthousiasme, se passionnait pour ou contre, avant même de savoir exactement ce dont il s’agissait. C’est pourquoi on l’avait vu, dans sa jeunesse, défe