Obstination - Tome 2

Dans le bureau du notaire, j'appose ma signature au bas du contrat de mariage que Théa a exigée que nous fassions, dans l'éventualité d'une cérémonie.  Il stipule que tous ce que je possède, lui reviendrai si je venais à quitter ce monde, en revanche, si il y avait divorce, elle n'aurait droit à rien, ni pension alimentaire, ni part sur ma fortune, elle ne récupèrerait que ce qu'elle à mis dans le foyer. J'étais contre cette dernière volonté, mais elle m'a assénée que si nous nous séparions, elle ne voudrait rien de moi, si ce n'est sa liberté.  Si c'est la condition sine qua non, pour l'épouser... pourquoi pas? Cela m'angoisse car elle pourrait me quitter très facilement, étant donné qu'il n'y aurait aucune pression financière à exercer sur elle... Je crois qu'elle a tout prévue, c'est une négociatrice hors pair, je pourrais lui proposer un job, si l'architecture ne lui convenait plus... Le notaire : " Voilà. Tout est en ordre Monsieur Larsson. Mon assistant vous enverra par coursier les documents tamponnés par le tribunal, dans deux jours. " Thomas : " Il n'y pas d'autres papiers à fournir? " demande-ai-je. Le notaire : " Non, vous nous avez fourni, le nécessaire. "  Thomas : " Bon, et bien merci pour votre réactivité. " dis-je, en me levant de mon siège et lui serrant la main. Théa fait de même, puis prend son sac à ses côtés nonchalamment. Nous sortons de son bureau, et traversons le long couloir du tribunal de San Francisco. Thomas : " Tu es contente, tu as eu tout ce que tu voulais ? " dis-je, renfrogné. Théa : " Je suis ravie! " répondit-elle, satisfaite.  Elle passe sa main dans la mienne, et emmêle ses doigts aux miens. De son autre main, elle m'agrippe le bras, et j'ai l'impression par ce geste, qu'elle montre au monde entier que je suis à elle, et j'adore ça! Je fouille dans ma poche, et sors subrepticement un écrin de velours bleu. J'arrête de marcher, puis me tourne vers elle, je la regarde encore. Elle semble surprise par mon immobilisme. Théa : " Qu'est-ce-qu'il y a ? " dit-elle, en  fronçant les sourcils. Je pose un genoux à terre, puis lui montre l'écrin.  Thomas : " Maintenant que nous nous sommes mis d'accord... Théa Biasini, accepterais-tu d'être ma femme? " dis-je, ouvrant l'écrin laissant apparaitre, une anneau en argent surmonter d'un petit diamant bleu clair. Les personnes qui circulent dans le hall, s'arrêtent soudain devant la scène qui se joue devant eux. Théa me regarde, elle a le souffle coupé. Après ce qui semble être une éternité, elle commence à rire. Un rire presque extatique. Théa : " Oui! Oui! Tu es fou, lève-toi..." dit-elle, embarrassée. Je passe la bague autour de son doigt puis me lève pour l'embrasser. J'entends des applaudissements autour de nous. Certains nous crie même "félicitation"! Théa me tire par les manches et nous quittons rapidement le palais de justice. Arrivé à l'extérieur, elle semble toujours sous le choque, je l'observe du coin de l'oeil, regarder sa bague à son doigt, elle essaye de digérer ce qui vient de ce passer. Thomas : " Tu veux qu'on ailles déjeuner quelques part? Nous avons à discuter tu ne crois pas?. " dis-je, pour changer l'atmosphère. Elle lève la tête vers moi, les yeux écarquillées. Théa : "Tu es si pressé que ça? Assimilons déjà ce qu'il vient d'arriver, avant de rentrer dans les détails, je n'ai même pas encore prévenus mes parents! Je sais déjà qu'ils vont monter sur leurs grands chevaux.... me dire que je n'ai pas réfléchis... que nous sommes trop jeunes et que nous n'avons pas vécus assez de choses ensemble... bla bla bla... " dit-elle en soufflant. Je souris devant son agacement, puis m'immobilise devant le bâtiment, avant de lui faire face. Thomas : " Tu as eu gain de cause avec ce contrat, à présent c'est à mon tour d'obtenir quelque chose. Je vais t'épouser, je veux le faire le plus rapidement possible, et c'est non négociable!" dis-je, la prenant par le menton. Théa : " Tu veux manger où." répondit-elle avec un petit sourire. ... Assis à la terrasse du restaurant italien en face de notre appartement, le serveur dépose nos plats devant nous. Théa et moi commençons à les déguster. Théa : " Déjà, avant toute chose... où ? " dit-elle, avant de goûter sa salade. Thomas : " Où tu veux. Peut m'importe le lieu, je n'ai d'attaches nulle part. " dis-je prenant une gorgée de rosé. Théa : " Si je voulais marquer le coup, je proposerai une certaine île au large de la Floride, mais elle est beaucoup trop chargée d'histoires... " dit-elle, un sourire malicieux accroché à ses lèvres. Thomas : " En effet, il n'y a que nous qui saurait... et puis, je veux que cet endroit reste le notre, une sorte de lieu secret où nous pourrions nous retrouver à l'abris des regards, quand nous en aurions besoin... "  Théa : "Humm... C'est vrai, protégeons ce qui peut l'être. Mes parents partent dans quelques mois, on peut le faire ici, avant qu'il ne s'en ailles. Je n'ai jamais voulu d'un grand mariage, juste les personnes essentielles. " Thomas : " De mon côté, il n'y aura pas grand monde, pour ne pas dire personne. "  Elle cesse de mâcher aux sons de mes paroles, puis me regarde avec pitié. Ce n'est pas ce que je voulais lui susciter, mais malheureusement c'est ainsi qu'elle l'a reçue. Théa : " Je manque de tacts... je devrais faire plus attention à ce que je dis, lorsque l'on parle... de ça... " articule-t-elle, avec embarras. Thomas : " Il n'y a pas de manière à faire, je suis orphelin, je l'ai accepté, c'est ainsi. À présent, tu es ma fiancée, tu porteras mon nom dans peu de temps et lorsque nous reparlerons de "ça", comme tu dis, il ne faudra plus me regarder avec pitié, parce-que tu seras la famille que j'attendais. " Théa : " Quelque fois tu ne te demande pas ce qu'ils auraient pensés... de tout ce qui se passe? De moi, de nous? Auraient-ils approuvés tes choix? " Thomas : " Je ne me pose pas ce genre de questions, mais je ne pense pas qu'ils m'auraient approuvés dans quoique ce soit! C'était des gens très occupés, par leurs affaires, leur empire, leurs vies... Ils m'offraient des choses, sans se préoccuper de savoir si j'étais heureux. Pour eux, je devais forcément l'être, puisque nous avions de l'argent... " Théa : " Tu es très dur vis à vis d'eux, tu ne trouves pas? Ils t'ont léguer tout ce qu'ils possédaient, et ils ont travaillés pour que tu ne manques de rien. "  Thomas : " Je ne sais pas, comme je viens de te le dire, je n'y pense jamais. Ils ne sont plus là, à quoi cela servirait? Pour le mariage tu as carte banche, tu fais ce dont tu as envie." dis-je, changeant de conversation. " Moi, je me chargerai d'aller à la mairie demander une date. " dis-je, entamant mon plat de pâtes avec envie. Théa : "Justement... dans notre famille, un mariage n'est vraiment un mariage que si l'on va à l'église... J'aimerais qu'il soit aussi religieux, si tu n'y vois pas d'inconvénients? " dit-elle, sur sa réserve. Thomas : " Je n'y vois pas d'inconvénient, j'ai été baptisé figure-toi. " avoue-ai-je, amusé. Théa : " Ah bon? On ne dirait pas! " dit-elle, avec ironie. Thomas : " Tu serais surprise de beaucoup de choses..."  Théa : " J'appelle ma mère ce soir. Nous les inviterons au restaurant pour leur annoncer la nouvelle. Je veux être dans un lieu neutre, pour le leur dire, et ils se contiendront peut-être en présence d'étrangers. "  Thomas : " Tu fais comme tu veux, rien ne pourras m'empêcher de me marier avec toi, de toute façon. " dis-je, finissant de déguster mes pâtes. Elle me regarde, et esquisse un doux sourire sur ses lèvres, puis continue de manger.