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Belle maman, la destructrice

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Après que son fils Sergio ait décidé de la quitter pour aller vivre sa vie avec sa petite amie, Maria, l'héroïne du roman, va vouloir s'imposer de plus en plus dans leur relation de couple jusqu'à aller détruire leur mariage après 25 ans de vie commune.

Elle va aller crescendo dans sa quête afin de garder son fils auprès d'elle. A chaque fois qu'on pense qu'elle ne peut faire pire, elle nous montre une autre facette de la noirceur de son âme et à quel point elle peut être manipulatrice et diabolique.

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Chapitre 1
Portugal  dans les années 70  Maria, âgée de 19 ans, vit chez ses parents, Antonio et Emilia, avec ses trois frères et ses deux sœurs. Elle est l'aînée des six enfants. Le père travaille dans les chantiers pour subvenir aux besoins de sa famille et la maman est femme au foyer. Il est très sévère et très respecté par ses enfants et sa femme. C'est un homme imposant et macho, il n'aime pas être contredit et n'accepte aucune remarque car il considère avoir toujours raison. C'est l'homme de la maison et il considère qu'à ce titre, il est celui qui dicte les règles et la conduite de chacun. Il frappe souvent du poing sur la table lorsque les choses ne se passent pas comme il le souhaite. Lorsqu’il rentre à la maison après sa journée de travail , sa femme lui enlève ses chaussures, son journal est posé sur la table où son assiette de soupe l'attend. Ce rituel a lieu tous les jours même les week-ends.  C'est donc en toute logique qu'il n’accepte pas la grossesse de sa fille Maria qui est devenue une honte pour la famille, elle qui n’a ni mari ni papa pour son fils à naître. Comment a-t-elle pu lui faire ça ? Ramener un bâtard dans la famille car c'est exactement comme cela qu'il considère son petit fils. Il lui impose donc de donner naissance à son fils dans la maison familiale avec l'aide de sa femme et d'une sage femme. Elle ne va pas en plus accoucher à l'hôpital pour que toute la ville le sache. Et cela Maria ne peut lui refuser car elle considère avoir fait assez de peine à son papa adoré qui au final ne l'a pas mise à la rue malgré sa grossesse. Après la naissance de son fils Sergio, Maria continue à travailler dans les champs jusqu’à ce que la famille décide de quitter le Portugal pour aller vivre en France. En effet, Antonio s'est vu proposer un travail à Orly pour la construction d'un nouveau pont. Travail qu'il a accepté sans réfléchir car très bien payé et avec un appartement à la clé. Toute la famille déménage donc pour la France lorsque Sergio a six mois. Pendant ce temps, le père de Sergio, Carlos, essaie de rentrer en contact avec son fils mais Maria ne veut pas de lui dans leur vie. Elle considère que cet homme ne mérite pas de connaître cet enfant qu'il a totalement renié dès l'annonce de sa grossesse. Lui qui les a laissés alors qu'elle s'était imaginée mariée et qu'elle était follement amoureuse de lui, il ne mérite certainement pas de voir son fils. Cet homme lui a fait beaucoup trop de mal et maintenant c'est trop tard pour arranger les choses. Mais tôt ou tard elle lui fera payer, c'est sûr et certain. Malgré tout, Carlos n'arrive pas à mettre son fils de côté et lorsque Sergio fête ses quatre ans, il le reconnait officiellement. Mais Maria cache ce détail à son fils jusque ses 18 ans. Pourquoi ? Nul ne le sait … Mais elle lui dit toujours que son père ne veut pas de contact avec lui et en a rien à faire de lui. La vérité est que Carlos est venu les voir en France, a essayé de voir son fils, l'a même attendu plusieurs fois à la sortie de l'école mais Maria qui lui avait quand même donné leur adresse et accepté de le revoir, ne faisait que jouer avec lui. C'était sa petite vengeance même si elle avait oublié que pendant ce temps, c'est son fils qui souffrait de l'absence et de l'abandon de son père. Et à chaque fois qu'il venait, elle trouvait une excuse pour qu'il ne puisse pas rencontrer Sergio. Elle dira plus tard que c'était pour le bien de Sergio qu'elle avait agi ainsi, pour le protéger de cet homme qui n'avait rien d'un père. Puis durant l’été 1982, survint la pire des choses pour la famille Mendes. Ce qui changea Maria à jamais. Elle les adorait, c’était ses frères préférés Lorenzo, le plus jeune et Mario, le plus âgé. Les oncles préférés de Sergio, ceux avec qui il jouait tout le temps, les fils les plus attachants et les plus aimants, toujours au petit soin pour leur maman et toujours à aider leur père quand il avait besoin. Ils étaient le plus âgé et le plus jeune des frères mais ils s'entendaient à merveille. Toujours souriant et de bonne humeur, ils avaient un attachement particulier pour Maria qu'ils avaient pris sous leur aile depuis la naissance de Sergio. Ils ne laissaient personne la critiquer ou se moquer d'elle, elle qui représentait une femme forte à leurs yeux, celle qui avait osé tenir tête à leur père et garder son bébé, celle qui était toujours là pour eux quand ils en avaient besoin, celle qui continuait à travailler durement dans les champs et à s'occuper de son fils quand sa journée de travail était terminée.  Ils étaient partis en vacances au Portugal avec leur petite sœur Lucia et la petite amie de Mario. Mario a une voiture de sport qu'il ne laisse personne conduire mais ce  jour là, il est de bonne humeur et un peu fatigué alors quand Lucia lui propose de conduire, il accepte. Les routes sont dangereuses et sinueuses mais il sait qu'elle fait attention, elle ne roule pas vite. Par contre, elle ne verra que trop tard la voiture qui arrive à toute allure et qui est quasiment sur leur file dans ce virage. Elle essaie de l'éviter mais en vain, son manque d'expérience et la voiture trop puissante de son frère font que le pire se produit. L'accident est inévitable, Mario meurt sur le coup et Lorenzo dans l'ambulance. La petite amie est la seule qui s'en sort avec quelques égratignures car Lucia lutte entre la vie et la mort, le thorax écrasé. Elle sera évacuée d'urgence en hélicoptère. Pendant ce temps en France, Maria dort paisiblement sans se douter de ce qui vient de se produire. En pleine nuit, le téléphone de la maison familiale sonne. Elle se demande qui cela peut il être à une heure si tardive. Puis elle entend la voix d'un agent de police. Un accident s'est produit, ses deux frères décédés, sa sœur Lucia dans le coma dans un état grave. Ils ne sont même pas sûrs qu'elle passe la nuit. L'effondrement total...elle doit annoncer la nouvelle à ses parents, à son fils, à son autre sœur et son autre frère. La famille est sous le choc. Les parents et Maria décident d'aller au Portugal. Il faut s'occuper d'organiser les funérailles et surtout de rapatrier Lucia au plus vite en France afin qu'elle reçoive de meilleurs soins. Il n'est pas question pour cette famille déjà endeuillée de perdre un autre enfant. Aussitôt arrivés, Maria décide de tout prendre en main car même Antonio est complètement anéanti et fait de son mieux pour ne pas craquer devant sa femme. Il est présent mais n'a jamais pensé qu'il aurait dû s'occuper des funérailles de ses enfants. Et Maria se dit que c'est l'occasion pour elle de redorer son blason auprès de son père adoré car il ne lui jamais réellement pardonné ses erreurs passées. Alors elle va lui montrer qu'il peut compter sur elle et s'occuper de tout, toute seule. Et c'est ce qu'elle va faire au détriment de son fils qu'elle va reléguer au second plan sans même s'en soucier. Lorsqu'il arrive au Portugal avec le reste de la famille, elle va lui demander de faire quelque chose de grave, de mentir. Ce jeune garçon de 12 ans qui vient de perdre ses oncles adorés, va devoir aller à l'hôpital voir sa tante et lui dire que ses oncles vont bien. Il va le faire car sa maman lui a demandé et son grand père lui fait comprendre que c'est mieux ainsi, surtout s'il veut que sa tata aille mieux. Il ne comprend pas tout mais il va le faire même s'il pense que ce n'est pas juste de faire ça, il estime qu'elle a le droit de savoir la vérité car ce sont ses frères aussi. Il va faire ce qu'on lui demande car il ne veut pas causer plus de chagrin et de peine à sa maman. Après la visite à sa tante, le jeune garçon ne sera plus jamais le même. Il est traumatisé par le fait d'avoir vu sa tante dans un tel état et il est surtout très touché par le fait de lui avoir menti car elle semblait si heureuse de savoir que tout le monde allait bien alors que ce n'est pas le cas du tout. Il pleure en silence car il ne pensait pas que ça allait être si difficile de mentir. Puis vient le jour des obsèques, Antonio décide de parler à son petit fils. Il le prend à part et sur un ton très solennel, il lui dit : - « Sergio, aujourd'hui on va enterrer tes oncles et j'ai quelque chose de très important à te dire. Il ne faut pas que tu pleures, tu es un homme et les hommes ne pleurent pas, dans la famille Mendes. On ne se donne pas en spectacle, tu n'as pas besoin de montrer tes émotions aux gens car tu dois rester fier. Et en plus les gens adorent critiquer et viennent pour la plupart juste pour voir la peine des familles. Tu as bien compris ce que grand père t'a dit ? Tu ne pleures pas !!! - Oui, répond timidement le jeune garçon, j'ai compris » Mais en fait, non il ne comprend pas. Il est triste et personne ne lui demande comment il va. On lui dit juste de ne pas faire ceci ou cela mais tout le monde s'en fiche de lui et sa maman qui habituellement est si câline, lui fait à peine un bisou. Elle ne mange plus et ne fait que fumer cigarette sur cigarette. D'ailleurs ça inquiète beaucoup Sergio de voir sa maman dans cet état mais il ne peut en parler à personne car tout le monde est occupé et court dans tous les sens. Il ne comprend pas et personne lui explique.  En attendant, il se comportera comme un grand et ne versera même pas une larme tout comme sa maman qui lui tient la main et lui dit qu'elle est très fière de lui. La famille au complet restera digne et aucune larme ne sera versée en ce jour si bouleversant et si pénible.  Maria, de retour en France, se laisse aller. Elle se retrouve sous anti dépresseur et laisse enfin son chagrin la submerger. Elle ne s’occupe plus vraiment de son fils car elle a besoin de temps pour se remettre et accuse le coup. En plus ses parents ont décidé de retourner vivre au Portugal pour être près de leurs défunts fils. Une autre chose qui atteint son moral déjà au plus bas. Cela est trop pour elle et elle craque. Elle essaie de s'en sortir et se fait suivre par un psychologue mais elle reste inconsolable et sombre peu à peu dans la dépression, dépression qui va durer des années. Pendant presque quatre longues années, elle va perdre le contrôle et son fils va lui faire vivre un véritable enfer. Leurs rapports se détériorent terriblement et Sergio devient incontrôlable. Il ne respecte plus sa mère. Il lui en veut, il est rempli de colère et commence à faire des grosses bêtises. Il se met à voler, à ne plus aller au collège, il passe ses journées avec ses copains à danser, à fumer des joints et se bat aussi très souvent. Il se prend pour un gangster et sa mère a peur de lui. A chaque fois qu'elle rentre du travail, il est à la maison avec ses copains, elle n'est même plus chez elle car elle ne contrôle plus rien et encore moins son fils.  Mais maria est prise de remords, elle essaie tant bien que mal de jouer son rôle de maman car elle sait que c'est en partie de sa faute si son fils est ainsi. Elle sait qu'elle aurait dû s'occuper de lui au lieu des adultes lors des funérailles, elle sait qu'il lui en veut à cause de ça. Alors elle fait tout pour lui, cuisine même quand elle est malade, lui fait son lit tous les jours et lui laisse de l'argent de poche sur la table tous les jours pour qu'il puisse acheter ses cigarettes. Mais plus elle en fait pour lui et pire c’est. L'adolescent n'en a que faire d'elle d'autant que la seule figure paternelle qu'il avait, son grand père, n'est même plus là. Il sait que sa maman n'osera jamais le contredire ou même l'engueuler car elle a trop peur de lui et surtout de ses copains. Elle essaie de trouver de l'aide du côté de ses autres frères et sœurs mais ils ne savent que lui faire des reproches  Elle aurait dû mieux élever son fils, elle aurait dû écouter leurs conseils, elle aurait dû penser à lui au lieu de penser aux autres, elle aurait dû …Pour eux, elle est la pauvre Maria, celle qui vit seule et qui a un boulot de m***e, elle, la femme de chambres. Ils l’ont toujours dénigrée et ont toujours pensé qu’elle était stupide. Ils se sont toujours sentis supérieurs à elle. Seul Pascal, son beau frère, est toujours là pour elle. Il est marié à sa sœur Lucia et vient de Guadeloupe. C’est un homme fort sympathique et enjoué. Il a toujours le sourire et est de bons conseils. Et surtout il apprécie la gentillesse et l’altruisme de Maria. Maria sait que Pascal est le seul sur qui elle peut compter en toutes circonstances. Et en plus, il a une bonne influence sur Sergio, qui l’a toujours respecté. Mais malgré les efforts de celui ci pour essayer de calmer le jeune homme, rien n'y fait. Sergio a trop de colère et de rancune en lui. Il lui faut changer d'air. Alors elle prend une décision irrévocable. La pire de sa vie car elle sait que son fils va la détester après mais elle n'a pas d'autre choix si elle veut qu'il s'en sorte. Il faut qu'il s'éloigne de cette vie et de ses copains. Elle décide donc de l'envoyer vivre au Portugal chez ses grands parents. Ils vivent dans une grande maison au milieu des montagnes, dans un petit village. Lorsque Sergio arrive, son grand père lui explique juste que dorénavant sa nouvelle vie sera de garder les chèvres et de couper du bois. Il devra se lever très tôt le matin ce qui n'est pas dans ses habitudes. Et lorsqu'il ne travaille pas, son grand père lui demande de l'aide pour finir certains travaux de la maison. Il n'a aucun répit et a le temps de réfléchir car même la télévision n'a que cinq chaînes. Et surtout, il y a aucun jeune de son âge, il ne va rendre visite qu'aux personnes âgées du village, ses seules sorties. Autant dire que ça change de son rythme de vie en banlieue parisienne. Il commence donc à s'assagir et à vouloir changer les choses dans sa vie. Mais sa colère envers sa mère est omniprésente et grandissante. Lorsque Sergio rentre du Portugal après un an, il en veut à sa mère qui l’a laissé tomber. Car pour lui, c’est ce qui s’est passé. Mais Maria n’en a que faire, elle souhaite juste le meilleur pour son fils. Alors même s’il ne comprend pas, elle sait qu’elle a pris la bonne décision pour lui. Et effectivement, elle sent un changement radical chez son fils qui a perdu son arrogance et ne veut plus voir ses anciens copains. C'est surtout que son grand père lui a fait promettre qu'il allait rester sur le droit chemin autrement il viendrait le chercher et il resterait vivre au Portugal à jamais. Mais ce pacte, nul n'est au courant. Pendant une année, ils vont réapprendre à se connaitre et à vivre ensemble. Il finit ses études d’électromécanicien et obtient son diplôme. Il ne veut plus faire de bêtises. Il se met au sport et travaille même avec sa mère. Mais elle ne change pas et recommence à s'occuper de lui comme s'il n'était pas capable de se faire à manger ou faire un peu de ménage. Evidemment elle ne l'aide pas mais elle est comme ça et rien ne pourra la changer. Elle a toujours en elle ce besoin irrépressible de s'occuper des autres. Il a aussi changé ses fréquentations; ses anciens potes ne le reconnaissent plus et lui ne veut plus trainer avec eux. Donc cela tombe bien. Il recommence à voir les gens du quartier en plus particulièrement son amie Priscilla. Priscilla est une jeune fille que Sergio aime beaucoup, au fil des années, il a appris à la connaitre et à l'apprécier. D'autant que sa famille est géniale et plus particulièrement le père Marcel qui adore rire et faire des blagues. Sergio adore passer du temps dans cette famille réunionnaise qu'il considère un peu comme la sienne. Ils sont quatre enfants et même la maman Lilia est super sympa, elle l'invite toujours à rester manger avec eux et des fois elle invite aussi Maria.  Sabrina, la sœur aînée de Priscilla, connait très bien Maria car elle la coiffe à domicile.  Maria les aime bien aussi car elle sait qu'ils font beaucoup de bien à son fils et que ce sont des gens corrects. Ce qu'elle n'avait pas imaginé c'est qu'ils allaient proposer à son fils de partir à la Réunion avec eux car ils ont un projet d'ouverture de restaurant et ont besoin de lui d'autant que Sergio sait faire beaucoup de choses et pourrait aussi par la suite travailler avec eux. Donc quand Lilia parle de ce projet à Maria, celle ci ne voit pas d'un bon œil que son fils parte aussi loin d'elle. Comment va-t-elle faire pour le voir ? Et s'il lui arrive quelque chose comment va-t-il faire si elle n'est pas là pour l'aider ? Trop de questions se bousculent dans sa tête.  Et toujours cette manie de tout ramener à elle, de ne penser qu'à elle et à ses désirs.  Mais elle ne peut dire grand chose car au moins il va travailler et non s'amuser. Et puis il est temps pour elle de laisser son fils prendre son envol. Et  elle voit bien qu'il a l'air intéressé par Priscilla même si celle ci ne part pas vivre là bas car elle préfère rester en métropole et finir ses études. Honnêtement, elle préférerait que son fils soit amoureux de Sabrina car elle s'entend mieux avec celle ci, elle a toujours trouvé Priscilla prétentieuse et imbue de sa personne. Mais de toute façon c'est son fils qui choisit, pas elle. Même si au fond d'elle, elle sait qu'elle a beaucoup d'influence sur lui et qu'elle en aura toujours. Elle est sa maman après tout. Et puis, elle se dit qu'elle pourrait en profiter pour se trouver un homme et commencer à penser un peu à elle si son fils s'en va sans elle. C'est donc au mois de juin 1988 que la famille Broca et Sergio quittent la France pour aller commencer une nouvelle vie sous les tropiques.   

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