Chapter 4

976 Kata
Maman ne peut pas entrer dans les toilettes des hommes. À sa vue, Nathaniel se mit à trembler de tout son être. Sa forme, sa démarche, tout son corps ressemblait trait pour trait à son ex-femme,  Mango Shen ! Comme attiré par un aimant, il ne put contenir l'envie de l'approcher. Ce qu'il fit délibérément. Thomas n'en revenait pas, car c'était la première fois que Nathaniel s'approchait ainsi d'une femme. Il ne l'avait jamais vu faire un tel geste. Depuis l'accident de sa femme, il y a cinq ans, il était devenu encore plus glacial et distant avec les gens sans s'en rendre compte.  Thomas ne put s'empêcher de regarder à nouveau Mango, il fut encore plus éblouit par sa beauté. Son magnifique visage était d'une perfection étonnante, on dirait qu'il avait été sculpté par un artiste à talent unique. Cet émerveillement se lisait également sur le visage de Nathaniel. Néanmoins, Nathaniel fut rapidement déçu et reprit très vite ses esprits. Fronçant les sourcils, il recula instinctivement : — Regardez où vous mettez les pieds quand vous marchez Madame ! Lui dit-il.  Mango se mit à rire silencieusement dans son cœur. Le visage qu'elle a aujourd'hui n'a aucune similitude avec celui qu'elle avait quelques années auparavant. Elle se rappelait encore comme si c'était hier, de toute la souffrance qu'elle avait enduré. La brûlure de l'incendie sur sa peau, la douleur, les neufs mois qu'elle avait passé à souffrir pour garder son bébé et attendant qu'il naisse afin de pouvoir subir sa chirurgie esthétique. Elle était chaque nuit réveillée en larmes et en sueur par des cauchemars. Tellement de larmes que ses oreillers en étaient trempés. Le coupable de toutes ces souffrances était juste en face d'elle. Elle aurait voulu lui arracher les yeux, lui ouvrir la poitrine afin de voir de quelle couleur était son cœur, et même lui demander : — As-tu au moins cœur ? La sucette que Zion avait entamée était encore dans sa main quand Nathaniel la cogna. Avec un sourire elle lui dit : — Excusez-moi, je ne m'en étais pas rendu compte. Votre costume est tâché. Puis-je avoir votre contact ? Je vous en achèterai un autre et vous le ferais parvenir. Mango parlait d'une voix rauque et grave. Nathaniel fut déçu et ses yeux s'assombrirent de tristesse. « Ce n'est pas elle » pensa-t-il. Son visage encore moins sa voix, n'avaient rien en commun avec celle de sa défunte épouse. Il n'avait pas oublié la voix claire et douce de Mango. Bien que très belle, la femme en face de lui avait une voix vraiment rauque. Ce genre de voix était peut-être au goût de certains hommes, mais cela le laissait indifférent . Nathaniel reprit aussitôt son air glacial. — Ne vous donnez pas cette peine. C'est juste un costume. Il l'enleva et s'en débarrassa aussitôt dans la poubelle à côté tel un déchet dégoutant. Les lèvres de Mango se retroussèrent légèrement. Pour Nathaniel, il s'agissait peut-être d'une de ses pimbêches, qui s'était entichée de lui et qui voulait lui soutirer ses coordonnées. Quand il se retourna, Mango se moqua discrètement de lui. Elle se demandait quelle serait sa réaction quand il la rencontrera à nouveau en tant que designer. Nathaniel n'arrivait pas à s'expliquer la raison de la colère qui l'animait à cet instant. Cette femme n'était vraiment pas Mango, mais pourquoi lui semblait-elle si familière ? « Non ! » « Ce n'est pas elle ! » Mango aurait été très heureuse de le voir s'approcher d'elle volontairement. Contrairement à lui, Mango avait des sentiments pour lui, il le savait. Mais il ne vit aucune émotion dans les yeux de cette femme en ce moment. Pourtant ses yeux ressemblaient étrangement à ceux de Mango ! Nathaniel s'arrêta soudain. Thomas qui marchait derrière lui ne s'en rendait pas compte et vint le heurter. — Excusez-moi, Monsieur Ye. Thomas se toucha nerveusement le nez et recula de deux pas, pour se rendre compte que Nathaniel avait toujours le regard fixé sur Mango. Cette dernière prit la direction des toilettes, après un bref contact avec Nathaniel. Sa démarche et ses ondulations gracieuses interpella encore Nathaniel qui plissa à nouveau les yeux. — Monsieur Ye, êtes-vous intéressé par cette femme ? Thomas se tut immédiatement alors que Nathaniel lui lançait un regard noir. — Je vais aux toilettes, dit-il. Sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer, pourquoi cette colère ; il fit demi-tour et se dirigea à grand pas vers les toilettes. Thomas n'osa pas le suivre. Il n'avait jamais vu Nathaniel dans un était pareil. Il préféra l'attendre tranquillement dehors. Une fois dans les toilettes, Nathaniel ouvrit le robinet d'un air agacé et commença par rincer le visage. Alors qu'il essayait de se calmer, il sentit soudain une main qui tirait ses vêtements. Fronçant les sourcils il se retourna en grognant. Il vit alors un jeune garçon d'environ quatre à cinq ans qui tirait de sa main droite. Il avait l'air d'avoir quelque chose à dire. — Lâche moi ! Le regard glacial habituel de Nathaniel faisait généralement reculer les gens, mais ce petit garçon semblait apparemment ne pas s'en soucier. Il avait un regard familier. — Monsieur, aidez-moi, s'il vous plaît ! Zion le regardait droit dans les yeux, ce doux regard innocent et impatient adoucit et aida même Nathaniel à se calmer. — Où sont tes parents ? lui demanda-t-il. — Maman est dehors, elle ne peut pas entrer avec moi dans les toilettes des hommes ! Zion faisait un drôle de mine, comme s'il était gêné par quelque choses. Désarmé par le mignon garçon, il soupira :  — Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? — Ma fermeture éclair est coincée. Pouvez-vous m'aider ? Zion continuait à gigoter alors qu'il parlait, comme s'il allait faire pipi dans son pantalon dans les instants qui suivaient.
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